Le e-tourisme est l’un des rares créneaux qui ait résisté à la bulle de la nouvelle économie. Car Internet permet tout à la fois une offre personnalisée et standardisée : la brochure électronique, à elle seule, révolutionne la façon de commercialiser et bien sûr de consommer.
Le e-tourisme répond aussi à de nouveaux comportements de consommation touristique: demande d’instantanéité, d’informations précises et actualisées pour organiser son séjour, au dernier moment, et de manière personnalisée….Et ça marche. L’Organisation mondiale du tourisme prévoit qu’Internet représentera, d’ici à 2005, 25% du montant total des réservations de transports, voyages et tourisme. En Europe, notre principal fournisseur de touristes, le marché des ventes de voyages en ligne a été de 10,3 milliards d’euros en 2003. Les estimations pour 2004 tablent sur un volume de ventes de l’ordre de 12,8€ milliards et 15,2 milliards d’euros en 2005. Pour 2006, les prévisions concernant le volume du commerce de voyages en ligne en Europe vont de 17,6 milliards d’euros à 38,7 milliards. Les enjeux pour les professionnels sont donc considérables. Au Maroc, la principale vitrine touristique du pays sur le web est assurée par le site de l’Office marocain du tourisme http://www.tourisme-marocain.com. Que contient-il au juste ? Sur la page de garde, le site se déploie sur six rubriques thématiques : «Le pays», «la culture», «Le voyage», «Infos pratiques», «Destinations» et «Nouveauté» déclinées en sept langues. Outre les inévitables cartes du Maroc ( de très mauvaise résolution) et flashs culturels sur le pays, l’information touristique commence avec la rubrique «Le voyage». celle-ci contient une série d’informations sur les moyens pour se rendre au Maroc, aussi bien par voies terrestre, ferroviaire qu’aérienne. Les adresses citées renvoient à des organismes de transports marocains et français : gare d’Austerlitz, ONCF, gare routière internationale Paris Galliéni… Sauf que cette liste se reproduit à l’identique sur toutes les versions non françaises du site. Mais c’est bien dans la rubrique «Info pratiques» que se concentre l’essentiel du contenu du site. De ses incohérences aussi. Ainsi, la sous-rubrique «Se loger» liste en pleine page dix hôtels à Agadir disposant d’un site web.
Pourquoi seulement dix hôtels, alors que partout au Maroc de nombreux établissements disposent d’un site Internet ? Autre anomalie, la sous-rubrique, « Randonnées », ou on peut lire: «A partir de… juin 2000 (SVP!), des cartes topographiques de randonnée en montagne seront mises en vente dans les principales librairies et kiosques au Maroc et en Europe…» Encourageant, en effet. Idem pour les coordonnées téléphoniques sur tout le site: les indicatifs sont bloqués toujours à l’ancienne numérotation à 7 Chiffres… La sous-rubrique «Info utile» recommande aux touristes de se désaltérer avec les excellentes eaux de sources en bouteille : Imouzzer…qui n’existe plus ! Mis à part ces petits «couacs», certainement causés par l’absence de mise à jour, la grosse bourde réside dans le module de « réservation en ligne ». Curieusement, ce lien renvoie sur une page qui contient les liens de 10 hôtels de luxe à Agadir (les mêmes encore).
Techniquement, le module fonctionne dans la version française et anglaise, mais renvoie dans les deux cas à la même page rédigée en français. Sur la version arabe, il renvoie ( certainement par erreur) à la rubrique « Destinations ». Et sur le reste des versions, italienne, portugaise, polonaise, et russe, le module ne fonctionne tout simplement pas. C’est plus rassurant.