Economie

«Bilan inégal pour l’accord-cadre»

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ALM : Quel bilan personnel faites-vous des actions de la fédération du tourisme?
Jalil Benabbès Taârji : C’est le bilan du Bureau fédéral qui compte. Ceci étant dit, nous avons tenu à respecter les délais statutaires de la CGEM vis-à-vis de la convocation de la 1ère AGO de ce mandat 10 mois seulement après mon élection pour rattraper le retard accusé inutilement l’année dernière (3 mois de dépassement par rapport à la règle statutaire). Le Bureau que je dirige formé en décembre 2003, a eu à coeur de mettre en place 6 commissions permanentes et expertes avec à leur tête nos meilleures compétences.
La plupart d’entre elles ont travaillé à l’exécution des dispositions de l’accord-cadre qui les concerne et ce avec les directions compétentes du Département du Tourisme. Ainsi notre Fédération a été pro-active et présente sur tous les chantiers de la « Vision 2010 » prévus dans l’Agenda 2004. Nous assurons également le rôle qui nous tient le plus à coeur et qui n’est pas le plus aisé. Celui de coordinateur et porte-parole des métiers et des régions touristiques pour toutes les questions transversales… et uniquement celles-là !
Trois ans après la signature de l’accord-cadre, où en est son application?
Un bilan très inégal et, hormis le « Plan Azur » et une avancée appréciable dans le transport aérien, plutôt frustrant par rapport au timing initialement prévu et à nos attentes contractuelles. En effet, il convient de rappeler que « toutes les mesures décidées, évoquées ou envisagées » devaient être « mises en oeuvre avant le 31 mars 2003 (article 60 de l’accord-cadre) ! Le détail et le débat sur le bilan sont l’objet même des 2ème assises nationales du tourisme prévues à Marrakech les 27 et 28 novembre prochain. Hormis le respect des engagements (budgétaires et non juridiques) vis-à-vis de l’ONMT ainsi que la compétence reconnue de notre ministre, le reste nous fait craindre un risque d’essoufflement de la « dynamique politique » qui est sous-jacente et indispensable aux bons arbitrages et au rythme des réformes convenues mais non encore exécutées.
Le comité stratégique ne s’est réuni que trois fois en trois ans. Pourquoi?
Le CST ne fonctionne pas comme les rédacteurs de l’accord l’ont conçu et prévu. Ni sa fréquence initialement et contractuellement mensuelle, qui devrait être révisée et devenir trimestrielle, ni sa composition ministérielle (qui seule lui permettrait de jouer pleinement son rôle de pilote, coordinateur et d’arbitre selon les termes des articles 57 et 60) ne se réalisent dans la pratique. Nous avons fait une proposition réaliste et pragmatique à notre Ministre pour relancer cet organe stratégique de pilotage.
Comment pourriez-vous qualifier, en un mot, votre concertation avec le gouvernement ?
En un mot, et pour paraphraser le président Hassan Chami, nous sommes demandeurs de concertation « en amont » et sur l’ensemble des chantiers. Il s’agit de l’esprit même de l’accord-cadre qui est une vision « partagée » et à exécution conjointe.
Le ministre fait des efforts de concertation et ce sur plusieurs dossiers mais nous devons ensemble faire des efforts supplémentaires et acquérir les bons « réflexes » contenus dans l’esprit et la lettre de l’accord-cadre. C’est là que se fait la différence avec les pratiques des années 80 et 90. Les Conseils d’administrations de l’Office doivent aussi aller au-delà du formalisme statutaire et constituer des occasions de débats ouverts et de fond.
En plus des revendications, avez-vous proposé de faire de réelles concessions et sacrifices dans l’intérêt public?
Je ne suis pas certain que la « Vision 2010 » doive ou puisse se lire sous cet angle. Il s’agit plutôt d’un contrat où les pouvoirs publics d’une part et notre Fédération (regroupant en son sein l’ensemble des métiers et régions du tourisme) d’autre part se sont accordés sur un objectif et les moyens d’y aboutir. Il en découle pour le privé deux engagements majeurs: l’instauration et la généralisation « d’un système performant de motivation et d’adhésion du personnel » (article 28) et la « réorganisation des associations professionnelles » (article 56).
Le premier engagement est clairement en retard, mais se justifie en partie par les nombreuses priorités qui apparaissent suite aux perturbations du monde du tourisme depuis le « 11 septembre », dont font partie les impératifs et les difficultés de l’exploitation quotidienne. Il nous revient d’ouvrir ce chantier. Pour le deuxième, nos travaux ont correctement avancé. Nous avons invité les fédérations-métiers les mieux structurées (FNIH et FNAVM) à une mise à niveau de leurs statuts là où nécessaire. Les transporteurs touristiques (STT) se sont engagés à créer des antennes régionales et, à l’inverse, les associations régionales de restaurateurs et de loueurs de voitures travaillent à la création de leurs fédérations nationales respectives. Enfin, nous devons arrêter, avec le Département du Tourisme, une définition plus opérationnelle et précise des CRT quant à leurs rôles et prérogatives. L’ensemble de ce dispositif, complété par la création dès 2005 desFédérations Régionales du Tourisme doit nous permettre d’aboutir à un système associatif plus homogène et, partant plus performant, représentatif et donc plus crédible.

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