Economie

Bourse : Faut-il acheter maintenant ?

Le constat fait l’unanimité. La déconnexion totale, entre la santé financière et les performances des entreprises cotées d’une part, la baisse continue et ininterrompue des cours d’un autre, risque de provoquer une désaffection, et ce d’une façon durable de la bourse. La situation inquiète tous les acteurs : pouvoirs publics, sociétés cotées et communauté financière. En effet, cette conjoncture est à même de dissuader définitivement les sociétés candidates à la bourse et les nouveaux prétendants à un investissement en actions, d’autant plus que les ambitions projetées pour le marché financier, quant au financement des entreprises et de leurs projets de développement sont élevées.
La bourse de Casablanca arrive aujourd’hui à des cours injustifiés et des niveaux d’indices inquiétants. En effet, le MADEX a perdu 7,12% de sa valeur depuis le début de l’année tandis que le MASI, indice plus représentatif de la totalité des valeurs cotées, en a perdu 4,78%. La place casablancaise continue ainsi sur chute libre qui a débuté en septembre 1998 : 3,31 % en 1999, 15,25 % en 2000 et 7,39 % en 2001. Pourquoi cette baisse générale bien qu’inégale entre les sociétés cotées ? La réponse est à rechercher dans le feuilleton des années fastes de la bourse. Celle-ci a en effet grimpé de 158% entre 1996 et septembre1998. Mais c’était trop utopique pour durer : niveau de cours dopé, demande abondante par rapport à l’offre, plus-values trop faciles et surenchère spéculative sans commune mesure avec les profits et la valeur réelle des entreprises, taille de marché trop petite (une cinquantaine de valeurs) et peu profond (les transactions ne portent que sur 15 à 20% du capital des entreprises mais réellement liquide puisque la capitalisation s’envole de 85% sur la même période).
Les valeurs qui ont profité de cette période ont toutes connu des bémols importants. Au point que l’on arrive aujourd’hui à des cours parfois ridicules, alors que les sociétés dans l’ensemble, affichent de bonnes performances. Or, si le marché est en train de s’effondrer, c’est parce que les clients sont livrés à eux-mêmes. La grande majorité recherche des coups à faire sans stratégie à long terme, mais plutôt profit immédiat ou à court terme. Ils vendent massivement leurs actions en raison de la perte de confiance et le manque de visibilité sur les perspectives de croissance futures du marché. Aussi, le manque d’épargne stable à moyen terme est patent. La bourse ne fonctionne plus dorénavant en fonction des profits financiers et des projets industriels des entreprises mais plutôt en fonction des rumeurs.
La place de Casablanca vit aujourd’hui une phase d’attentisme. Elle attend que la communauté financière et les pouvoirs publics réactivent les mécanismes prévus (plan d’épargne en actions) ou encore en instaurer de nouveaux. En attendant, les analystes financiers attestent tous que c’est le moment d’acheter, car la baisse touche le fond, le plancher. Si la place tombe plus bas, c’est le crash. Leurs attitudes ressemblent en cela à un poisson qui a été tiré de l’eau. En s’agitant, il sait qu’il n’y retournera pas, mais il est certain qu’en s’agitant, il tente quelque chose !

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