Economie

Bourse : quelle stratégie gagnante ?

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Dix ans après sa grande réforme, la Bourse de Casablanca est aujourd’hui en pleine phase de maturité avec des intervenants de plus en plus professionnels. Les différentes stratégies basiques d’investissement, passées au peigne fin par le département Analyse et Recherche de BMCE Capital,  intègrent en général dans leur philosophie la nécessité d’une optimisation du couple Risque-Rendement. Cela quel que soit l’horizon de placement de l’épargnant.Toile de fond de toute stratégie d’investissement, la conception d’un portefeuille est étroitement conditionnée par deux phases-clés, à savoir la  répartition optimale des grandes classes d’actifs au sein d’un portefeuille et  la sélection des valeurs qui tient compte du niveau de rendement escompté par l’investisseur
face au degré d’aversion au risque.
Cette démarche d’appréciation conduit à la recherche de multiples de valorisation permettant à l’investisseur, particulier ou institutionnel, d’optimiser la sélection de titres. Cette opération devient d’autant plus délicate dans un univers de placement élargi et empreint d’une forte volatilité.
Dans l’engrenage du développement des marchés financiers, il est primordial de choisir les indicateurs de mesure de performance qui disposent d’une grande capacité à capter le potentiel de croissance des valeurs.
Précurseur dans ce domaine, Peter Lynch1 a développé sa célèbre théorie des “dogs” dans laquelle il a démontré l’efficacité de la stratégie Dividend Yield élevé. Celle-ci a, en effet, affiché à l’issue d’une série de tests méthodologiques rigoureux des rendements ajustés au risque supérieurs à ceux des indices de référence des marchés européens et nord-américains.
S’inspirant des conclusions des travaux du gestionnaire américain, il nous a semblé opportun de procéder à l’identification des stratégies d’investissement les plus pertinentes sur la place casablancaise. sur la base de l’indice de capitalisation composé des valeurs les plus actives -Madex-RB, le marché boursier casablancais a vu se succéder au cours de la dernière décennie :
• Une phase de croissance qui s’est étalée entre janvier 1995 et septembre 1998, cumulant un taux de croissance annuel moyen -TCAM- de plus de 22% ;
• Une période de forte correction (jusqu’en novembre 2002), suite à l’éclatement de la bulle spéculative formée auparavant, accusant une perte annuelle moyenne de 10,5%
• Et une forte expansion des principaux baromètres de la BVC depuis fin 2002, notamment le Madex-RB lequel laisse ressortir un profit de 18,1% par an.
Pour sa part, la méthodologie retenue par l’étude repose sur le principe d’investir dans un portefeuille uniquement constitué d’actions liquides cotées à la Bourse des valeurs de Casablanca -BVC- sélectionnées selon les ratios de pricing associés à chaque stratégie préalablement établie.
A cet effet, les critères de formulation des stratégies doivent répondre aux caractéristiques minimales exigées, à savoir la simplicité, la reproductibilité, la compréhensibilité5 et le systématisme. Ainsi, neuf stratégies d’investissement ont été bâties autour de trois multiples de valorisation fondamentaux : Dividend Yield, Price Earning Ratio et Price to Book. Ces stratégies se déclinent comme suit :
Chaque pool de valeurs est composé de dix titres dont les pondérations sont établies en fonction du poids du critère de performance retenu associé à la stratégie cible. Après cette première phase de conception, les portefeuilles sont mensuellement revalorisés et révisés au terme du premier trimestre de chaque année ; le 31 mars étant la date butoir de publication des résultats du dernier exercice clos. Enfin, les performances de ces portefeuilles sont comparées à celles du Madex-RB. Le portefeuille découlant de la stratégie Dividend Yield faible affiche une performance annuelle moyenne de +3,0% sur la période 1995-2005. A l’opposé, la sélection de valeurs traduisant la stratégie Dividend Yield élevé signe un accroissement de 9,5% en moyenne par an, sur-performant de facto sa “contrariant strategy”. Bref, au terme de l’analyse des différents portefeuilles, deux stratégies gagnantes se dégagent du lot.
La valorisation, sur la période 1995-2005, des portefeuilles constitués dévoile les résultats suivants :
• Sur l’intégralité du cycle boursier sous revue, l’approche PER faible démontre sa suprématie.
En effet, dans un contexte de croissance modérée et de correction majeure, cette stratégie s’aligne sur la performance du marché tout en affichant des niveaux de risque faibles. Par ailleurs, le portefeuille
formé sur la base d’un PER faible semble anticiper les phases de reprises et capitalise sur les mouvements haussiers du marché en affichant une performance sensiblement supérieure. Cette supériorité est confirmée par des rendements ajustés au risque nettement plus importants que ceux du Madex-RB;
• Les pools de valeurs traduisant les stratégies Price to Book affichent des rendements tant absolus qu’ajusté au risque nettement inférieurs à ceux du marché. Ils sont, par conséquent, non recommandables
• Enfin, il apparaît clairement que la sélection d’actions découlant des stratégies de type value sur-performe
celle à caractère growth.
Sur la base de ces résultats, et en ne retenant que les stratégies D/Y élevé et PER faible, les deux portefeuilles qui ressortent à la dernière recomposition datant du 31 mars 2006 se profilent comme suit :
L’évolution de ces deux sélections confirme largement les résultats empiriques de notre étude. En effet, en date du 9 juin 2006, et dans un contexte général de forte baisse à la Bourse des valeurs de Casablanca, le pool traduisant la stratégie D/Y élevé sur-performe son benchmark, affichant une contre-performance de 4,3% comparée à un repli de 5,1% du Madex-RB. De son côté, le portefeuille PER faible s’inscrit en hausse de 0,9%, dépassant son indice de référence de plus de 6 points.

Source BMCE Capital

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