«À la première lecture de l’adjudication du 22 novembre, on est tenté de penser que rarement une adjudication MLT aurait suscité aussi peu d’intérêt, et rarement aussi une adjudication aurait connue une baisse des taux avec un aussi faible montant proposé », estiment les analystes de la Banque d’affaires BMCE Capital.
Toutefois le résultat de cette adjudication n’est pas en soi une surprise. En effet la tension sur les taux monétaires qu’a connu le marché ces dernières semaines, suite à l’érosion de l’excédent de liquidité (Paiement des avances sur emprunt à l’international par certains institutionnels, et faibles tombées sur les premières semaines de novembre… ), conjuguée au peu de vision qu’ont les investisseurs sur l’évolution future des taux de rendement obligataire (sachant que les niveaux actuels sont à l’unanimité des niveaux assez bas), mettent pratiquement tous les opérateurs en accord sur un consensus de méfiance. D’autre part, le trésor, de son côté, ne semble pas vouloir céder, ce dernier devrait tout de même lever plus de 2.5 milliards de dirhams en moyenne sur une adjudication réservée à l’origine au court terme. Ce bras de fer qui semble aujourd’hui déclenché entre les opérateurs du marché et le trésor public reste intéressant à plusieurs égards.
D’abord, en n’adjugeant que 330.00 Mio et en marquant le 2 ans et le 15 ans à la baisse, le trésor semble refuser d’admettre un éventuel retournement de tendance, qui ne valait d’ailleurs pas la peine d’être déclenché, vu le faible montant adjugé.
Ensuite en boycottant cette adjudication, les opérateurs semblent vouloir mettre le trésor devant le fait accompli, il donne aussi par cet acte leur propre anticipation sur l’évolution des taux de rendement obligataires. Enfin, à un mois du bouclage de l’année budgétaire, et à quelques jours de l’opération Maroc Telecom, le marché semble vouloir donner un signe fort au trésor : un signe d’attentisme…