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Business en temps de crise sanitaire : La digitalisation est-elle la porte de secours de l’économie ?

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Le passage au numérique s’est imposé aussi bien pour les services de l’Etat que pour les services des entreprises afin d’assurer une certaine continuité, notamment avec de nouveaux modes comme le travail à distance.

Le digital peut être au service comme il peut être un levier de développement de tous les secteurs. La digitalisation n’est pas un accessoire, c’est un outil pour sauver des vies et pour sauver une économie

En temps de crise, le digital est un ingrédient indispensable pour protéger les fondamentaux et surmonter les obstacles imposés par cette période exceptionnelle. C’est dans cette optique que le cabinet d’intelligence économique britannique «The Business Year» explore les forces de l’industrie des technologies de l’information marocaine dans le cadre de son édition «The Business Year Maroc 2020», élaboré en partenariat avec l’AMDIE. Ce document décrypte la façon dont le secteur de l’IT prépare l’économie marocaine à faire face à la pandémie de Covid-19.

Contexte de crise : Le numérique sauve des vies

Fermetures des écoles, arrêt total des activités pour certains secteurs, usines fermées… dans le monde entier les restrictions et les mesures mises en place par les gouvernements pour lutter contre la propagation du Covid-19 ont pris effet mettant à mal plusieurs industries. Le passage au numérique s’est imposé aussi bien pour les services de l’Etat que pour les services des entreprises afin d’assurer une certaine continuité, notamment avec de nouveaux modes comme le travail à distance.

«Déjà, bien avant que la poussière ne retombe, l’économie marocaine montre certains des changements structurels qui pourraient s’avérer permanents. Le plus visible de ces changements est la poussée de la numérisation qui façonne les réponses d’urgence des entreprises. Le secteur des technologies de l’information, en plus de faire preuve de résilience face à la pandémie, a été à l’avant-garde de la transition numérique», souligne le cabinet britannique. Pour Amine Zarrouk, président de l’Apebi, «il se trouve que cette crise nous a permis de revoir les priorités et de nous adapter au contexte. Le digital peut être au service comme il peut être un levier de développement de tous les secteurs. La digitalisation n’est pas un accessoire, c’est un outil pour sauver des vies et pour sauver une économie».

Transition numérique : le secteur privé maillon fort de la chaîne

Selon le cabinet d’intelligence britannique, «ces dernières années, le secteur privé a joué un rôle essentiel dans la transition numérique des services gouvernementaux» précisant que depuis 2007 le Maroc a mis en place la loi 53-05 qui constitue une évolution vers la reconnaissance de l’information numérique à l’image des documents physiques, en y attribuant dans des conditions précitées par cette loi la même valeur légale. The Business Year cite également le Groupe Poste Maroc qui a lancé en 2011 la plateforme Barid eSign, agréée pour la production des certificats électroniques sécurisés et qui a contribué à la digitalisation des échanges à caractère juridique.

«Cette plateforme ouvre de nouveaux horizons à l’ensemble des opérateurs du numérique au Maroc pour le développement d’écosystèmes complétement digitaux créant de nouveaux services publics (e-gov) et privés à forte valeur ajoutée, ce qui ouvre la voie aux applications métiers de la signature électronique, du paiement mobile, … et dans un futur très proche à l’adoption des protocoles d’une blockchain nationale», relève la même source. De son côté, Zaidi Fouad, directeur général de Barid Media, explique que l’entreprise travaille actuellement pour accompagner ses clients dans leur voyage vers le tout numérique en adoptant de plus en plus des solutions numériques omnicanal et à valeur légale. Pour le cabinet britannique, ce sont des initiatives comme celles-ci qui permettront aux efforts de secours Covid-19 du gouvernement d’avoir un effet maximal. Il cite aussi le Fonds spécial pour la gestion du Covid-19 lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à la mi-mars. «Le budget initial du Fonds, qui s’élevait à un milliard de dollars, a été porté à plus de 3,5 milliards de dollars grâce aux dons des institutions gouvernementales, des hommes d’affaires et d’autres acteurs publics et privés», rappelle The Business Year.

«Fintech», acteur de l’inclusion financière

«Dans un pays où 80% des citoyens possèdent des smartphones, la nature fragmentaire du système d’allocations du gouvernement, précipitée par le manque de numérisation, demande à être corrigée. Le sauveur naturel du problème du système de paiement est le secteur des technologies de pointe», souligne la même source. Pour Abdeslam Alaoui Smaili, directeur Général de HPS, le système Fintech «défie l’économie basée sur l’argent liquide au Maroc et joue un rôle important dans l’inclusion financière – en englobant les individus en dehors du système bancaire traditionnel. 99% des ventes au Maroc sont des transactions en espèces. Si nous sommes en mesure de capter davantage ces paiements, nous pourrons créer un impact économique positif». Dans ce sens, le cabinet britannique explique que ce sont des incitations comme celles-ci qui pousseront le Maroc vers un avenir moins dépendant de l’argent liquide – un avenir qui sera mieux préparé à gérer les répercussions économiques d’une crise comme celle que pose le Covid-19.

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