Economie

Cadrage : CNSS : Question de timing

La décision de la justice d’ouvrir de nouveau le dossier des détournements présumés de la CNSS entre 1972 et 2000 et la convocation d’une quarantaine de personnes poussent à se poser une série de questions.
Sans prétendre commenter les décisions de la justice, voulue indépendante et souveraine, il est toutefois légitime de s’interroger sur le pourquoi de cette dernière sortie voulant que soient interrogés plusieurs anciens et présents responsables et hauts cadres de la CNSS.
D’abord, signalons que, comme pour le commun des mortels, les magistrats se «permettent» aussi de prendre des vacances. La Cour d’appel de Rabat, entre autres juridictions, a renvoyé presque tous les dossiers de terrorisme qui lui sont soumis à septembre prochain. Plus encore, le Tribunal de première instance de Rabat a carrément ajourné le procès de Nadia Yassine à une date ultérieure non déterminée !.
Pour la CNSS, là et maintenant ? Les présumés détournements ne sont pas propres qu’à ladite Caisse, puisque l’on aura vécu ces quelques dernières années au rythme des révélations de scandales. Y en a même quelques-uns qui risquent de ne jamais connaître d’issue, faute d’accusés. Dans telle ou telle affaire, des personnes poursuivies, généralement d’un certain âge, s’éteignent les unes après les autres. La bataille risque de prendre fin, faute de combattants comme l’on dit. Et cela était devenu une sorte de mode depuis la dissolution de la Cour spéciale de Justice qui a «légué» les patates chaudes aux Cours d’Appel selon la compétence de chacune.
Alors pourquoi la CNSS ? Pourquoi maintenant ? Cet organisme, vital pour plusieurs aspects sociaux pour le Maroc, a connu une véritable mue depuis quelques années. Un gigantesque effort y a été entrepris et ses cadres s’attendent à abattre d’autres besognes en relation avec la mise en œuvre de l’AMO, annoncée pour les quelques semaines à venir. Brandir, tel un épouvantail, le spectre de poursuites judiciaires, nouvelles ou anciennes, à ce moment-là contribuerait à tout, sauf à motiver des effectifs espérant enfin renouer avec une sérénité longtemps convoitée.
L’on songe particulièrement à ceux parmi les responsables  et cadres toujours en exercice et qui sont appelés à comparaître, de nouveau, devant les juges. Chacun a ses priorités.
Cette Caisse, que la justice envisage de vider de ses compétences, est toujours, rappelons-le, sans directeur général depuis le départ de Mounir Chraïbi. Une autre priorité qui attend toujours même si diverses sources disaient la relève imminente, allant jusqu’à avancer noms et profils.
Evidemment, nul être sensé ne saurait être contre le fait que l’Etat récupère les deniers publics ou essaie de le faire ou que la justice fasse son travail en envoyant à l’ombre les auteurs de crimes économiques sur la base de dossiers bien ficelés et suite à des procès équitables.
Sauf que, avec ce dernier développement de l’« affaire CNSS », il reste ce quelque chose d’inexplicable qui pousserait à l’interpréter comme une mauvaise blague en plein été.   

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