Economie

Cadrage : En millions d’étoiles

Le classement des hôtels au Maroc ne correspond pas toujours aux normes requises qui font, par exemple, qu’un hôtel 3 étoiles ne saurait prétendre à une étoile de plus. Aussi beaucoup d’entre eux ne méritent-ils pas les étoiles qu’ils affichent à leur fronton, compte tenu du confort proposé en termes de qualité de mobilier et des caractéristiques des différentes installations qui doivent obéir à des critères clairs et précis.
Il y a eu même des cas d’établissements hôteliers déclassés qui, après protestation irrésistible ou intervention ciblée, ont été immédiatement rétablis dans leur standing initial. Tout cela n’est pas sérieux.
Le non-respect des critères qui concourent à la conformité professionnelle d’un hôtel de tourisme a décrédibilisé l’image hôtelière. La situation est telle que les tours opérateurs étrangers procèdent eux-mêmes, selon la réglementation rigoureuse en vigueur dans leurs pays respectifs, au classement des établissements où se rendent leurs clients : un hôtel qui affiche 5 étoiles au Maroc est considéré par eux comme un 4 étoiles. Un tel reclassement s’accompagne évidemment d’une révision à la baisse du prix de vente des chambres.
Une nouvelle loi va incessamment être en vigueur, qui mettra de l’ordre dans cette affaire. Les missions de contrôle des hôtels ne viendront plus de Rabat comme c’était le cas jusqu’ici, mais seront confiées à des commissions régionales dépendant du ministère de tutelle. C’est à elles de mener leurs inspections en coordination avec le gouverneur ou le wali de la région. Pourvu que ce projet destiné à donner le lustre qu’ils méritent aux hôtels de tourisme ne soit pas vidé de sa substance par le jeu du laxisme, de l’interventionnisme ou autre…
En fait, l’offre touristique nationale doit pouvoir se diversifier pour attirer une nouvelle clientèle qui n’est pas spécialement adepte des établissements classiques. Il y a possibilité d’offrir aux amateurs de l’aventure en quête de sensations fortes un hébergement de millions d’étoiles. Dans des bivouacs en plein air à travers douars et villages. Le Maroc offre des sites naturels d’une inégale beauté autour desquels il est possible de développer des formules de loisirs comme les circuits intégrés, qui sortent des sentiers battus, à condition de se soucier de la salubrité, de l’hygiène et d’un minimum de confort.
Il faut le reconnaître, le potentiel du tourisme des grands axes routiers centré sur les hôtels classés ou de luxe n’est pas élastique. Il est même limité. C’est pour cela, en partie, que le Royaume peine depuis des décennies à franchir la barre des 3 millions de visiteurs par an.
Il est décisif pour l’avenir du tourisme marocain d’explorer d’autres niches touristiques où existe un fort potentiel de développement. Une chose est sûre : ce n’est pas avec un produit balnéaire basic et les circuits des villes impériales que le Maroc atteindra la barre des millions de touristes en 2010. La clé de voûte de l’essor du secteur ne réside que dans l’innovation.

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