Economie

Cadrage : Problèmes de fond

Les observateurs avisés des relations du Maroc avec l’Union européenne sont unanimes à souligner que Rabat ne sait pas profiter pleinement des subventions communautaires dans le cadre des programmes d’aide au développement. Certains pays partenaires de l’UE se débrouillent mieux que le Royaume en étant plus réactifs pour capter l’essentiel de l’assistance financière qui leur est allouée à ce titre. Les bons élèves ont pour noms la Jordanie et la Tunisie qui sont parvenus à consommer plus de 50% des fonds destinés à chacun d’eux dans le programme Meda II, alors que le Maroc ne dépasse pas pour le même programme le taux de 36%. La déperdition, comme il est loisible de le constater, est énorme.
La délégation de la commission européenne à Rabat explique cette situation préjudiciable aux intérêts du Maroc par les lenteurs de l’administration locale à boucler dans les délais impartis les dossiers éligibles à l’aide de l’Union et son incapacité à mettre en oeuvre les projets retenus selon les procédures établies par Bruxelles . Ce qui engendre une sanction des bailleurs de fonds lesquels retirent au bénéficiaire le financement programmé. Les exemples ne manquent pas. L’exemple le plus illustratif concerne le département du sport qui s’est vu récemment retirer purement et simplement au motif d’une mauvaise gestion de la première tranche de la subvention d’un montant total de 60 millions de Dhs. Une manne qui devait servir à construire des équipements sportifs dans un certain nombre de villes défavorisées du Royaume. Un beau gâchis.
Il n’y a pas que cela. Il arrive souvent que le gouvernement marocain ne soit pas informé des opportunités de subventions débloquées à la source par Bruxelles au profit de tel ou tel secteur dans le cadre de la coopération. Les sociétés maritimes nationales n’ont-elles pas raté récemment, à cause de cette absence de communication un appel d’offres du nom de Marco Polo de plusieurs millions d’euros ?
Ces ratages traduisent les insuffisances de l’administration marocaine aussi bien en interne qu’en externe. Il n’est pas normal que les responsables marocains, alors que le pays a grandement besoin du soutien européen pour mettre à niveau ses secteurs économiques et sociaux, gèrent mal des programmes aussi importants. Aucune excuse n’est recevable dès lors qu’il s’agit ici de l’intérêt national.
Les officiels marocains doivent cesser de jeter la pierre à l’Union européenne qu’ils accusent régulièrement de promettre beaucoup et de ne pas faire assez. Le problème est d’abord maroco-marocain. Au gouvernement de remédier à cette sous-utilisation grave des subventions européennes en recrutant des équipes compétentes spécialisées dans le montage et le suivi des dossiers aussi bien à Rabat qu’à Bruxelles. Personne ne nous fera de cadeau. Il ne faut pas confondre les fonds du problème et les problèmes de fond.

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