Economie

Centres d appels : Pas de rappel vers la France dans l immédiat

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Les Centres d’appels français au Maroc ne fermeront pas. Les assurances les plus formelles ont été données aux responsables sur l’intention de Paris de ne pas se livrer à un bras de fer avec un pays ami sur une question d’établissement d’entreprise qui, en définitive, relève de la discrétion du seul opérateur. Mais, l’offshoring marocain a eu chaud. Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif dans son pays, a estimé que le rapatriement des centres installés au Maroc, en Tunisie et au Sénégal constitue une bonne entrée vers un retour de l’appareil de production français qui permette d’accroître revenus et emplois. Néanmoins l’intention du ministre français a été contrée dans son propre camp. La région Île-de-France, l’une des plus cossues, vient en effet de choisir un centre d’appels téléphonique installé au Maroc pour remplacer une société française  avec laquelle elle était en contrat pour «un centre d’appel destiné à informer chômeurs et titulaires des minimas sociaux sur leurs droits aux transports».
Arnaud Montebourg est intervenu auprès de Jean-Paul Huchon, le président de la région Île-de-France, un socialiste comme lui, pour revoir sa décision. Ce dernier a répondu que l’appel d’offres avait été passé dans les formes légales imposées au plan européen et qui interdisent de faire de la localisation des emplois un critère de choix. Ce que le Président François Hollande a estimé juste en rejetant la «surenchère protectionniste». Il a cependant demandé «à tous les responsables publics d’être très attentifs, chaque fois qu’il est possible, en fonction des règles que leur choix puisse être favorable au travail en France».
Par ailleurs les services de la région Île-de-France soulignent que le prestataire choisi au Maroc est un groupement d’entreprises à direction française et que la société qui perd le marché, Webhelp, opère aussi au Maroc, en Algérie et en Roumanie. L’emploi dans les Centres d’appels téléphoniques fait actuellement l’objet de discussions passionnées en France si bien que tout le monde s’en mêle et qu’entrant en ligne l’opérateur de téléphonie France Télécom a jugé possible de rapatrier ces centres à condition de pouvoir les faire fonctionner 24 heures sur 24. Cet avis ajouté à celui de Jean-Paul Huchon qui a appelé à amender la loi européenne et à réviser le code français des marchés publics, fait planer une sérieuse menace sur les Centres d’appelss installés au Maroc.
Ce secteur qui a été créé voici quelque 12 ans au Maroc croît en moyenne annuellement d’environ 10%. Actuellement quelque quarante mille personnes exercent les métiers de téléconseil ou travaillent dans des activités annexes dans plus de quinze villes. Au nombre d’environ 300 unités, ces centres et les entreprises gravitant alentour réalisent un chiffre d’affaires avoisinant les dix milliards de dirhams. L’activité a par ailleurs connu un remarquable regain de tonus du fait du Printemps arabe. Face aux troubles et à l’instabilité sociale qui sévissaient dans certains pays où ils étaient installés, beaucoup d’opérateurs se sont déployés sur des pays plus sûrs. Le Maroc en particulier. n

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