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Ces banques ont-elles été trop sollicitées ?

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SM le Roi s’adresse aux gouverneurs des banques centrales arabes…

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Tout en se félicitant des avancées notables réalisées par ces institutions pour la mobilisation des ressources nécessaires au financement du développement économique et social de nos pays, le Souverain  appelle à plus de vigilance.

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C’est au Maroc que s’est tenue, jeudi, la 40ème session du Conseil des gouverneurs des banques centrales et des instituts d’émission arabes. A l’occasion, SM Mohammed VI a adressé un message qui rappelle la sensibilité du contexte dans lequel intervient cette session et qui, par la même occasion, revient sur le rôle des banques centrales dans l’opération de sauvetage du système financier. Détails.

«Au cours de cette décennie, et devant l’amenuisement des marges de manœuvre des gouvernements, les banques centrales ont été fortement sollicitées». Cette phrase du Souverain, lue par Abdellatif Jouahri, wali Bank Al-Maghrib, remet en surface la question du recours aux banques centrales en temps de crise. SM le Roi précise dans ce sens que les interventions de ces banques sont allées au-delà des instruments traditionnels de la politique monétaire pour explorer de nouveaux dispositifs non conventionnels. «Elles ont certes réussi dans une certaine mesure à atténuer la gravité de la crise et de ses conséquences, mais le recours démesuré aux instruments non conventionnels a généré de nouveaux risques pour les marchés et plus globalement pour la stabilité financière», lit-on dans le message royal.

Il a été souligné à ce sujet que la réunion de Rabat se caractérise par un contexte particulier. Pour le Souverain,  «les attentes vis-à-vis des autorités monétaires arabes et l’espoir nourri à leur égard demeurent très grands. Nous restons persuadés que l’unification des efforts des autorités monétaires arabes permettra de mieux exploiter la diversité et la complémentarité de nos économies pour bâtir, comme nous continuons à l’espérer, un bloc économique arabe fort et prospère».

Par contexte particulier, on entend une croissance instable, un chômage qui persiste, un endettement public préoccupant et une situation fragile des systèmes bancaires dans plusieurs pays avancés.

Ces éléments, et bien d’autres, ont été relevés dans le message royal où l’on rappelle également la dernière réunion des gouverneurs des banques centrales et des instituts d’émission arabes à Marrakech en 2008. A l’époque, peut-on lire, «le contexte mondial et régional a connu d’importantes mutations. La crise économique et financière qui n’était qu’à ses débuts s’est finalement avérée beaucoup plus longue et plus profonde qu’envisagé. En outre, elle ne s’est pas cantonnée au secteur financier mais s’est propagée également au secteur réel».

Dix ans plus tard…

Le Souverain constate à ce titre qu’à l’heure actuelle, près d’une décennie s’est écoulée mais les séquelles de la crise demeurent visibles. Cela «en dépit des importantes réformes entreprises par la communauté internationale». Aujourd’hui, de grandes économies émergentes connaissent globalement des difficultés, voire des récessions pour certaines d’entre elles. Au niveau du monde arabe cette décennie n’a pas été moins facile. Elle a «été marquée, en plus des effets de la crise mondiale, par une multitude de développements politiques et sociaux. Les conflits politiques, la dégradation de la situation sécuritaire et la montée du terrorisme continuent de détruire les institutions, de ruiner l’économie et de menacer la sécurité des citoyens de certains pays. De même, le mouvement baissier des prix du pétrole depuis juin 2014 met à rude épreuve les économies de plusieurs pays exportateurs de cette matière, avec notamment une réduction des marges budgétaires pour l’investissement économique et social», précise le message adressé aux gouverneurs des banques centrales.

Vigilance

Par ailleurs, certains pays semblent tenir le coup. C’est aussi ce qu’a précisé le Souverain pour qui, «il est réjouissant de relever que pour un grand nombre de pays, les économies ont démontré une certaine résilience face à ces évolutions et ce, grâce à des réformes structurelles courageuses et à des politiques de diversification du tissu économique». Cela dit, tout en se félicitant des avancées notables réalisées par ces institutions pour la mobilisation des ressources nécessaires au financement du développement économique et social de nos pays, le Souverain appelle à plus de vigilance. «Nous vous invitons à plus de vigilance pour mieux gérer les interactions entre leur mission traditionnelle et leurs nouvelles attributions concernant la stabilité financière. Elles doivent, d’une part, permettre une certaine souplesse du système financier pour assurer un financement adéquat de l’économie et soutenir la croissance, et sont amenées d’autre part à renforcer leur supervision et leur contrôle pour éviter toute défaillance du système et lutter contre les flux financiers illégaux, notamment ceux profitant au terrorisme», indique le même message. Le Souverain a également réitéré sa confiance dans ces institutions. Et le message de conclure : «Nous sommes d’autant plus rassurés que les banques centrales et les instituts d’émission arabes jouissent de l’indépendance nécessaire pour accomplir ce rôle et promouvoir les intérêts de notre région au sein des instances internationales».

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