Economie

Chaussures : une branche dure à cuire

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Il est des secteurs qui continuent malgré tous effets conjoncturels à bien se porter au Maroc. L’un d’entre eux est l’industrie du cuir, qui occupe une place importante dans le secteur des industries de transformation. Cette industrie compte quelque 349 unités employant plus de 18 000 personnes. La production s’est élevée en 2001 à 2,4 milliards de dirhams, la valeur ajoutée à environ 844 millions de dirhams et les exportations à 1,4 milliard de dirhams. Les investissements ont connu une évolution favorable durant ces six dernières années en passant de 86 millions de dirhams en 1994 à 165 millions de dirhams en 2001. Que se cache-t-il derrière cette bonne santé ? Une étude de la mission économique, relevant de l’ambassade de France, apporte plus d’un élément de réponse à cette question. Bien que le secteur du cuir recouvre plusieurs activités (la tannerie, la maroquinerie, la confection de vêtements…), il est une branche qui s’illustre plus que d’autres en terme de performante : la fabrication de chaussures. Tournée presque exclusivement vers l’export, la chaussure demeure la principale activité de la filière cuir avec 61 % de la production du secteur. Elle représente quelque 55 % des exportations. La valeur ajoutée de cette branche est de l’ordre de 57 %. Environ 70 % des investissements sont dégagés pour cette seule activité. La production des unités de chaussures s’est élevée à 1,493 milliard de dirhams dont 805,5 millions de dirhams à l’export (54 %) en 2000. Point fort de cette industrie : la diversité des articles fabriqués (chaussures de ville, de sport – golf, ski ). Tout est fabriqué localement. La matière première ne manque pas. Mais il y a également le fait que presque la moitié des manufactures de chaussures destinées à l’export travaillent en sous-traitance. Ceci, pour le compte d’une trentaine d’entreprises de renommée internationale. Il s’agit notamment, et tenez-vous bien de marques comme Kickers, Baby Botte, Salamander, Puma et Adidas, JB Martin ou Kenzo. Même si elles occupent une place de moindre importance, les autres filières de l’industrie du cuir ont également de bonnes marges dans le marché aussi bien local qu’international. La branche tannerie-mégisserie réalise près de 24 % de la production totale du secteur et environ 23 % des exportations de cuir dont le principal marché reste l’Italie. Pour les branches vêtements, maroquinerie et bagagerie, elles représentent 15 % de la production totale et 22,5 % des exportations destinées principalement à l’Espagne et à la France. Bien que présentes sur l’ensemble du territoire marocain, les industries du cuir sont pour la plupart situées dans la région du Grand Casablanca (54%) et dans la ville de Fès (34%), note l’étude précitée. Les entreprises de ces deux villes réalisent d’ailleurs, à elles seules, près de 85% de la production nationale et plus de 91 % des exportations du secteur. Organisme chargé de défendre les intérêts des opérateurs, la Fédération des Industries du Cuir (FEDIC) regroupe trois associations : l’Association Marocaine de la chaussure (AMC), l’Association Marocaine des confectionneurs de vêtements en cuir et de maroquinerie (AMCM), l’Association Marocaine de la Tannerie et Mégisserie (AMT). Elle s’est donnée pour mission de réorganiser la filière cuir au Maroc et envisage d’élaborer un contrat-programme relatif à la stratégie de développement du secteur, devant porter sur plusieurs aspects dont la formation, le respect de l’environnement et la promotion du secteur. Cette stratégie de développement prévoit, en matière de formation, la conclusion d’un accord avec l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT). Le volet environnemental concerne au premier chef la branche des tanneries, considérées comme très polluantes. La création d’un consortium d’exportateurs est envisagée pour les différentes filières afin de réaliser des achats groupés et d’améliorer la compétitivité et la visibilité de l’offre marocaine sur les marchés internationaux. Un marché où il y a à boire et à manger donc. D’autant que, depuis le 31 octobre 2002, l’exportation des peaux et cuirs finis relevant des positions douanières n’est plus soumise à une licence d’exportation. Un atout pour les exportateurs du brut, mais qui n’en pose pas moins le problème de la rareté des matières premières dont le marché national fait l’objet ces derniers temps. Le développement de l’exportation des peaux se fait au détriment du marché local dont les produits de base se trouvent dirigés vers d’autres marchés.

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