Economie

Compétitivité des exportations marocaines: La qualité prime sur le prix

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Le Maroc est de plus en plus regardant sur la qualité de ses exportations. C’est ce qui ressort de l’étude de la position compétitive en fonction de l’avantage prix et avantage qualité, réalisée par la Direction des études et des prévisions financières relevant du ministère de l’économie et des finances.

Ainsi, l’étude, intitulée «Compétitivité hors prix des exportations marocaines : esquisse de la qualité des produits des secteurs phares», révèle que la part des exportations marocaines en concurrence prix à hauteur de plus de 70% en 2002 a cédé le pas à celle des ventes en concurrence qualitative. Ces dernières gagnent plutôt en importance, passant de moins de 14% avant 2007 à 25,5% en 2008 pour atteindre 41,5% en 2014. De même, la part des exportations qui présentent un désavantage en termes de qualité demeure faible oscillant entre 3 et 7,6% sur toute la période. Par ailleurs, la part des exportations présentant un positionnement prix déficient est passée de 12,3% en 1998 à 20,8% en 2014. Ainsi, le changement notable dans le modèle de croissance de notre économie, en faveur des branches industrielles émergentes à forte valeur ajoutée (automobile, électrique, électronique, produits chimiques…), a entraîné un renforcement de la contribution de produits à plus haute qualité, ce qui est de nature à affecter, également, la demande relative de travail qualifié/non qualifié.

En gros, notre pays améliore progressivement sa capacité à développer et exporter des produits dont la demande est davantage liée à la qualité qu’au prix. Il faut dire que les facteurs liés à la spécialisation industrielle, à la politique commerciale ainsi qu’aux facteurs tels le climat des affaires, les réglementations, l’infrastructure…, ont contribué à cette amélioration. En ce sens, le progrès technique, l’innovation, la recherche-développement, la valorisation des ressources humaines et l’utilisation rationnelle des technologies de l’information et de la communication, qui sont des facteurs de nature à améliorer la qualité, deviennent des options stratégiques incontournables de compétitivité.

C’est ainsi que le Maroc a mis en place une stratégie pour l’innovation en 2009 et a développé une stratégie pour la recherche scientifique à l’horizon 2025. De même, plusieurs politiques sectorielles ont implicitement intégré des volets liés au soutien à l’innovation.

En outre, un Comité national de l’innovation a été créé en 2013 pour assurer la gouvernance globale, la synergie entre les acteurs et la coordination de ces différentes stratégies sectorielles. En effet, à côté des mesures prises en faveur de l’amélioration de l’offre exportable et de la compétitivité, le Maroc a multiplié les initiatives pour le développement de la recherche-développement tant dans le cadre de la stratégie Maroc Innovation que celui des différents plans sectoriels.

En outre, le Plan d’accélération industrielle devrait se concrétiser en cette fin d’année 2015 à travers la création du Fonds pour l’accompagnement et le soutien du développement industriel ainsi que la mise en œuvre d’une nouvelle approche pour la mobilisation de l’assiette foncière publique pour la création des zones industrielles de haute qualité. Alors qu’une attention particulière sera accordée au développement de l’offre universitaire et de la formation professionnelle.

Positionnement qualité réussi pour nos exportations agricoles

L’analyse des résultats relatifs au secteur agricole du Maroc montre une part élevée de biens agricoles en concurrence qualitative (53%).

Par ailleurs, 36% des exportations globales du secteur agricole doivent leurs performances à la compétitivité de leurs prix, alors que les exportations qui affichent un positionnement prix déficient représentent près de 8% des exportations globales des produits agricoles.

L’analyse des résultats pour le secteur agricole d’un échantillon de pays concurrents fait ressortir une diversité dans les formes de compétitivité. L’Espagne et dans une moindre mesure la Turquie et la Tunisie doivent leurs performances commerciales principalement à leur compétitivité qualité.

L’Inde et le Mexique sont essentiellement compétitifs par les prix. Une analyse plus détaillée par groupe de produits montre que l’Espagne, le Maroc et le Mexique se distinguent par la qualité de leurs exportations en légumes frais réfrigérés ou congelés. En effet, sur les produits maraîchers, le Maroc présente de nets avantages comparatifs, notamment sur la tomate.
 

Qualité Vs Prix

L’analyse des données du commerce extérieur montre que la majorité des exportations marocaines, à plus de 70% en 2002, se situait en concurrence prix. Néanmoins, à partir de 2008, la concurrence qualitative a commencé à gagner en importance.

En effet, la part des exportations marocaines, devant leur performance à leur compétitivité qualité, a atteint 41,5% en 2014. La part des exportations qui présentent un désavantage en termes de qualité, demeure faible oscillant entre 3 et 7,6% sur toute la période. Par ailleurs, la part des exportations présentant un positionnement prix déficient est passée de 7,2% en 1998 à 20,8% en 2014. Les gains en compétitivité qualité peuvent être expliqués par la mise en place d’une série de plans sectoriels, qui s’inscrivent dans une double logique de modernisation de secteurs traditionnels à l’instar de l’agriculture, de la pêche et des mines, et de développement de secteurs innovants tels que les énergies renouvelables, la logistique, l’industrie automobile et l’aéronautique.

 

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