Economie

Complicités confirmées

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Encore un rebondissement dans l’affaire Al Najat. Le gouvernement kenyan a engagé une action en justice contre cinq sociétés de recrutement à l’origine de déboires de 10 000 Kenyans demandeurs d’emplois. Ainsi, le gouvernement réclame aux cinq sociétés un montant de 2 millions de dollars de dommages et intérêts au profit des victimes de cette escroquerie. « Si vous agissez au nom d’un criminel, vous êtes aussi un criminel », avait lancé Peter Odoyo, ministre adjoint au Travail à l’encontre des cinq sociétés. À leur tour, les cinq intermédiaires ont intenté une action en justice à l’encontre du gouvernement kenyan. Elles réclament une compensation de 2 millions de dollars au profit des 10 000 victimes de l’escroquerie Al Najat. Le principal argument avancé par ces sociétés est que « le gouvernement marocain a pris ses responsabilités en acceptant de compenser ses nationaux » affirme le Today’s Fairplay Magazine. Plus grave encore, «l’International Transport Workers’ Federation (ITF) peut confirmer qu’au moins dans le cas du Kenya et du Maroc, cette fraude a bénéficié de la participation active des ministères de l’Emploi » avance la même source. Si cette information se confirme, l’onde de choc entendra assurément le Maroc. Concrètement, l’ITF, en date du 8 mai 2002, a averti de façon répétée beaucoup de pays des agissements du citoyen pakistanais, Muhammad Ali Pasha -sous couvert de sa compagnie basée aux Emirats arabes unis, Al Najat Marine Shipping, il a floué plus de 120 000 chercheurs d’emploi. Le lendemain, l’agence d’information Associated Press (AP) a diffusé un large communiqué, mettant en relief « l’aspect illégal du racket auquel ce livre cet individu ». Al Najat soutirait à chacun au moins 58 USD en échange d’une promesse d’emploi à bord de navires de croisière occidentaux. Ne réclamant aucune expérience particulière, la société visait les demandeurs d’emploi de divers pays : Inde, Indonésie, Kenya, Maroc, Pakistan, Syrie, Tanzanie, Vietnam et bien d’autres probablement. L’IFT enjoint les gouvernements à engager des poursuites contre un escroc international qui a disparu après avoir soutiré des millions de dollars à des gens qui pensaient qu’on leur offrait un emploi sur un navire de croisière. Les syndicats de gens de mer doivent rester vigilants pour détecter tout signe d’activités suspectes. Seul le Vietnam a réagi rapidement à l’avertissement de l’ITF en bloquant très rapidement les activités d’Al Najat. Muhammad Ali Pasha, qui prétend bénéficier d’une double nationalité britannique et pakistanaise, a maintenant disparu avec la caisse. « Parmi tous les gouvernements qui ont aidé Al Najat, jusqu’à présent aucun d’entre eux n’a fait appel à Interpol. Toutefois, l’ITF a continué à demander aux forces de police nationales de s’en saisir car c’est la meilleure manière de solliciter les services internationaux de police », laisse entendre un communiqué de l’IFT. Cette institution est convaincue qu’il a déjà mis en place une nouvelle escroquerie sous un autre nom. Le Maroc a chargé une commission d’envisager l’indemnisation des victimes de l’escroquerie. La Jordanie va rembourser les 7 000 personnes qui ont payé Al Najat pour des emplois fictifs. «Il est encore possible d’arrêter cet homme et de récupérer une partie de l’argent », avance l’IFT qui tout en lançant un avis de mobilisation générale contre cet individu, avance que Pasha est peut-être toujours en activité, se dissimulant derrière une nouvelle société ou utilisant un nom différent. Les noms Muhammad Ali Pasha, SA Mohammed Ali Pasha ou Sajjad Akbar doivent susciter la méfiance.

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