«Normal» est le trait principal du troisième trimestre de l’année pour les industriels nationaux. L’ensemble de leur activité semble avoir pris un trend ordinaire. Une confirmation qui a été faite par un large parterre d’industriels sujets à l’enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib.
Le climat d’affaires semble ne pas avoir connu de mutation au cours du troisième trimestre. C’est ce dont témoignent 60% des industriels. Les réticents n’ont représenté que 33% de la communauté interviewée contre un clan d’optimistes ne dépassant pas les 7% de l’échantillonnage.
Les dépenses d’investissement au cours de cette période de l’année auraient également connu une stagnation. Ce constat a été fait par 45% des chefs d’entreprises sujets à l’enquête au moment où les 34% restants soulignent une hausse des dépenses. Une évolution qui est principalement relevée dans le secteur de l’électrique et l’électronique. La stagnation, pour sa part, a été observée au niveau de l’agroalimentaire, du textile et cuir et de la mécanique et métallurgie.
Détaillant ce point, Bank Al Maghrib indique dans sa note de conjoncture que la moitié des entreprises a eu recours à l’autofinancement au moment où l’autre moitié indique avoir bénéficié de crédits d’institutions financières. Dans ce contexte, l’approvisionnement s’est déroulé dans des conditions normales pour 71% des industriels. De même, les stocks des matières premières et des demi-produits se seraient situés, pour la plupart des industriels, à leur niveau habituel au moment où 24% des professionnels ont jugé les stocks inférieurs à la normale. «Cette évolution reflète principalement la perception des industriels de la branche «chimie et parachimie» dont 53% estiment que leurs stocks sont à un niveau normal contre 86% un trimestre auparavant», indique Bank Al-Maghrib dans son enquête.
Aucun impact sur le climat social n’a été enregistré au cours de ce trimestre. Pour la majorité des entreprises, le climat social était plutôt calme. Les effectifs employés n’ont pas évolué pour les deux tiers des industriels dans l’ensemble des branches. Toutefois les industriels du textile, mécanique et électronique ont vu leurs effectifs à la baisse. Les perspectives ne sont pas assez prometteuses dans ce sens. Seuls 21% des industriels comptent augmenter leurs effectifs au moment où la moitié restante compte maintenir au même niveau leurs effectifs. L’évolution des coûts unitaires semble mitigée. Pour 56% des industriels ils auraient connu une stagnation contre 40% ayant confirmé la hausse. Les coûts financiers et le niveau des salaires ont suivi la même tendance. En contre-partie, «les coûts de l’énergie et ceux des matières premières hors énergie ont été déclarés en hausse selon respectivement 54 et 30% des industriels et en stagnation selon près de la moitié d’entre eux», relève-t-on de Bank Al-Maghrib.
La production des industriels reste toujours confrontée à un nombre d’obstacles. La première contrainte mise en relief par les industriels est l’insuffisance de la demande. Ceci a impacté négativement la production des industriels du textile et cuir et la mécanique et métallurgie. 19% des professionnels ayant répondu à l’enquête ont confirmé pour leur part être affectés par l’accentuation de la concurrence, touchant principalement les entreprises de l’électrique et électronique.
Les difficultés de financement figurent également sur la liste des contraintes, notamment pour les industriels de la chimie et parachimie.
Notons que l’accès des entreprises au financement bancaire a été normal pour 70% des industriels. Il en est de même pour le coût du crédit qui est resté inchangé.