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Conjoncture industrielle : Un trimestre normal

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La concurrence et l’insuffisance de la demande freinent l’élan

Un trimestre plutôt normal pour les industriels. Le climat des affaires semble rester inchangé les trois premiers mois de l’année. C’est d’ailleurs ce qu’ont confirmé les deux tiers des chefs d’entreprises interviewés par Bank Al- Maghrib dans le cadre de son enquête trimestrielle de conjoncture. Ce constat a été confirmé par 61% des répondants tandis que 23% ont qualifié le climat général des affaires de défavorable. La situation a été normale pour 92% des patrons opérant dans l’agroalimentaire, 71% des chefs d’entreprises de textile et cuir, 52% des industriels opérant dans la mécanique et métallurgie et pour 41% des patrons de la chimie et parachimie.

La production a été caractérisée par des conditions d’approvisionnement «normales». Ceci a été plus visible dans le textile et cuir (89%) et la mécanique et métallurgie (68%). Le niveau de stock de matières premières et demi-produits est resté à cet effet inchangé. «Le stock aurait été à un niveau normal selon la majorité des chefs d’entreprises et ce pour l’ensemble des branches d’activité», peut-on relever de l’enquête de Bank Al-Maghrib. La banque centrale précise par ailleurs que 31% des entreprises opérant dans la branche mécanique et métallurgie déclarent un niveau des stocks de matières premières et demi-produits inférieur à la normale. Les patrons ont également attesté d’une stagnation des effectifs employés. Seuls 27% des répondants ont témoigné d’une hausse. Une situation qui risque de perdurer les trois prochains mois.

Ainsi, la stagnation de l’emploi dans le secteur industriel est anticipée par 71% des professionnels au moment où 18% restent optimistes. Toutefois Bank Al-Maghrib relève dans son enquête que l’accentuation de la concurrence, l’insuffisance de la demande et le secteur informel restent les principaux freins à l’augmentation de production. En énumérant les principales entraves, les industriels ont évoqué le problème des délais de paiement client comme étant le principal obstacle au développement de leur activité. Les coûts unitaires de production ont été durant le premier trimestre en stagnation selon 67% des dirigeants et en hausse pour 32% autres. S’agissant de la situation de la trésorerie, 64% des répondants n’ont rien signalé de particulier au moment où 31% ont éprouvé des difficultés à ce niveau durant les trois premiers mois de l’année.

«Celle-ci étant affectée, selon les entreprises, par une baisse des délais fournisseurs et une accentuation des difficultés de recouvrement», précise Bank Al-Maghrib. Les dépenses d’investissement ont été pour leur part en stagnation, financées à hauteur de 84% par les fonds propres et 16% par les crédits. Notons que le premier trimestre de l’année a été marqué par un accès au financement bancaire normal et un coût du crédit globalement stable.

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