Economie

Coopératives : Toujours fragiles

Le constat fait l’unanimité. Les coopératives vivent des déséquilibres structurels et ne bénéficient pas de mesures juridiques et financières pour garantir leur développement à moyen et long termes. Si certaines d’entre elles sont sur le point de cesser leurs activités, d’autres fonctionnent comme étant de véritables entreprises privées. Bénéficiant ainsi des avantages notamment fiscaux. Le secteur a besoin d’être organisé pour continuer à jouer son rôle. Le Conseil d’administration de l’Office de Développement des Coopératives (ODECO), tenu mercredi dernier à Rabat, a été l’occasion pour se pencher sur la situation des coopératives dont le poids économique n’est secret pour personne.
Lors de ce Conseil, Ahmed Lahlimi, ministre de l’Economie sociale, des PME et de l’Artisanat, chargé des Affaires générales du gouvernement, a indiqué que «le Maroc doit activer le rôle des coopératives dans le développement pour qu’elles puissent contribuer à la mise à niveau de l’économie nationale et au renforcement de ses compétences». Le Royaume compte aujourd’hui 4114 coopératives (263.000 adhérents) dont 500 qui ne sont pas opérationnelles. A en juger par les chiffres officiels, la population active adhérant à ses structures se situe entre 1,5 et 3%. L’idéal serait que les coopératives garantissent l’emploi à 10% de la population active. Du moins, si l’on en juge par les propos du département de tutelle. Au titre de l’exercice 2001, les coopératives ont investi 11 milliards de DH. Dotées d’un capital global de 7 milliards de DH, elles ont assuré l’emploi à 35000 personnes toutes catégories sociales confondues.
Quand on aborde la situation des coopératives, il y a lieu de constater le non-respect de plusieurs d’entre elles de la loi 83-24 organisant le secteur. Il faut ajouter à cela le manque d’expertise dans la gestion de ces structures. Rares sont les coopératives qui réalisent des résultats garantissant leur pérennité.
Notons que le projet de texte organisant les coopératives est à l’étude au niveau du secrétariat général du gouvernement. Cette loi porte entre autres sur la simplification des procédures de création des coopératives ainsi que de leur enregistrement dans le registre du commerce. L’exonération d’impôts et la révision à la baisse du nombre minimum pour la création des coopératives sont également prévues. La révision de la législation concerne deux axes : consolidation de la qualité des prestations des coopératives. Le nouveau texte accorde à l’administration le pouvoir de contrôle de l’activité de la coopérative. Reste maintenant à savoir comment ce contrôle va s’effectuer ? Une chose est sûre : une nouvelle loi est certes indispensable pour organiser l’activité des coopératives, mais c’est la mise à niveau de ces «entreprises» qui constitue aujourd’hui la priorité. Sinon, c’est leur pérennité qui est remise en cause.

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