Economie

Crise du tourisme : la solution Tunisienne

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Il n’y a pas de recettes miracles contre le bradage de prix. Les hôteliers, toutes destinations confondues, sont confrontés à ce problème. Avant la loi sur la concurrence, les prix étaient contrôlés par l’Etat. Désormais, avec l’ère nouvelle, l’hôtelier comme tout entrepreneur a l’entière responsabilité de la politique de ses prix. Le phénomène prend de l’ampleur à Agadir, Fès et n’épargne plus Marrakech. Les promotions s’étalent sur toute l’année avec, comme à Agadir, des prix (pratiqués par un nouveau TO), qui frôlent 179 euros la semaine, en front de mer, dans un hôtel cinq étoiles.
En Tunisie, pour contrer ce phénomène qui trouve dans la crise en fonds de roulements, un terrain fertile, les autorités ont pris des mesures bancaires et fiscales pour aider les entreprises en difficulté à faire face aux problèmes de la conjoncture et, il faut oser le dire, au manque à gagner qu’engendre le «risque terroriste». Au Maroc, le problème a été posé, mais aucune solution n’a encore été proposée.
La Loi de Finances tunisienne pour l’année 2004 a introduit à la fois des mesures d’assainissement et des modalités d’allégement de charges fiscales et d’intérêts bancaires couvrant la période de l’après 11 septembre. Parmi ces mesures, l’annulation des pénalités et intérêts de retard dus au secteur bancaire par les Entreprises touristiques durant la période du 1er septembre 2001 au 30 juin 2003, l’abandon total des pénalités et majoration de retard grevant toutes les créances fiscales prises en charge par les comptables publics avant le 1er janvier 2004 et sur toute la période de crise.
D’autres mesures ont été aussi prises. En particulier, la réduction de 10% de la TVA en faveur des agences de voyages, en ce qui concerne la vente de nuitées hôtelières à partir du 1er janvier 2004. Quant au payement des impôts sur la période de crise, il sera étalé sur 24 mois, sans pénalité de retards. Au Maroc, force est de constater comme le rappelle le président de la Fédération de l’Industrie hôtelière, Abdellatif Oumani, que rien de tout cela n’a été fait. Le ministère du Tourisme qui a, à son corps défendant, essayé de prendre la défense des opérateurs, s’est heurté au refus des Finances qui n’entendent pas renoncer aux équilibres. Un opérateur ironise : «la seule aide que nous avons eue est cette lettre du ministère du Tourisme, adressée le 26 mars 2003, mais qui n’a visiblement pas force de loi, puisque ceux à qui elle était adressée, les principaux partenaires du secteur, ne l’ont pas appliquée». Les autorités tunisiennes ne font pourtant qu’appliquer les recommandations issues des Assises du Tourisme. Au lieu de l’aide, les hôteliers ont subi même une vague de contrôle sur la période 1998- 2002 et sont sommés de se mettre en règle. Une chose normale, mais peut-être à pondérer en temps de crise.
Les hôteliers font face à une crise de trèsorerie sans précédent. Comme le précise un cadre de cette administration, il y a, chez les hôteliers, un «véritable analphabétisme fiscal». Si les revendications des hôteliers sont légitimes, il est difficile toutefois d’envisager une quelconque amnistie fiscale et bancaire, prononçant sans condition l’annulation des pénalités et intérêts de retard, assortie de cet échéancier consolidé sur 24 mois pour apurer les arrièrés fiscaux du secteur.

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