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Dans une conférence organisée par la CDG : Le bonus démographique, une manne pour l’économie

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Il y aura quand même une masse imposante de 5,4 millions de jeunes en 2050. Quant aux personnes âgées, elles passeront de 2,4 millions en 2018 à 7,5 millions en 2050, soit le triple.

En pleins débats autour de l’apport de la jeunesse au développement, la conférence «Perspectives démographiques et croissance au Maroc», organisée vendredi à Rabat par l’institut CDG, tombe à point nommé. L’expert démographique, académicien, auteur et chercheur, Youssef Courbage, qui a lors de cette rencontre décortiqué ces perspectives, a livré des constats autour de la population marocaine, y compris la jeunesse, «qui continuera à augmenter».

Une population marocaine âgée de 80 ans en 2050

Le conférencier, qui s’appuie sur les  chiffres du Centre d’études et de recherches démographiques relevant du HCP, précise que l’âge de la population passera de 75,6 ans en 2015 à «80,4 ans en 2050». Aussi, l’indice synthétique de fécondité passera de 2,9 enfants par femme à 1,80 en 2050.

A propos de la jeunesse au Maroc, M. Courbage, né à Alep et chercheur à Rabat entre autres, parle de «bulle démographique des jeunes» (youth bulge) de 15 à 24 ans. «Au Maroc, un pic du youth bulge a été atteint en 2000. Dès lors, c’est un «dégringolement» jusqu’en 2050». 

Florilège des composantes démographiques

Entre-temps, le chercheur livre également des constats des différentes composantes de la population marocaine. Ainsi, ce sont environ 95% de jeunes enfants qui fréquentent l’école.

Pour leur part, les filles ont rattrapé leur retard quant à l’instruction. «Le taux du célibat des femmes âgées de 35 ans se situe à 30%», précise M. Courbage. Quant à la mortalité, elle a reculé puisque l’espérance de vie de 43 ans dans les années 50 est passée à 76 ans aujourd’hui.

Une contre-transition démographique au Maroc

«Après une phase démographique propice, l’on pourrait s’attendre à une contre-transition démographique au Maroc», enchaîne le chercheur.

De plus, le pays est, selon ses dires, près du renouvellement des générations. En 2050, le Maroc, qui connaîtra «un bonus démographique», devrait bénéficier de celui-ci qui constituera une «source de dynamisme économique». En détail, il y aura, selon M. Courbage, moins d’habitants mais qui seront mieux nourris, soignés et éduqués. Il y aura quand même une masse imposante de 5,4 millions de jeunes en 2050. Quant aux personnes âgées, elles passeront de 2,4 millions en 2018 à 7,5 millions en 2050, soit le triple selon l’intervenant qui aborde également le marché de travail.

L’emploi laisse à désirer

Selon le conférencier, «la qualité du travail peut laisser à désirer». Dans ce sens, il s’appuie également sur les chiffres du HCP. «Malgré l’augmentation du dividende démographique, la croissance économique est insuffisante», enchaîne entre-temps M. Courbage qui précise que 350.000 emplois sont à créer.

Selon ses dires, le dividende n’a pas encore été suffisamment étudié au Maroc.

Par l’occasion, le conférencier propose de réorienter les investissements publics, d’inciter le secteur privé vers une économie moins capitalistique et plus sociale, voire plus concernée par les jeunes et l’emploi. A bon entendeur.      

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