Economie

Dari creuse le sillon, Aicha lui emboîte le pas

© D.R

Lorsque mes amis marocains m’ont demandé la recette du succès d’Europe Finance et Industrie – 300 introductions en Bourse – un record du monde- dont des dizaines de best-sellers, le tout à la suite de 6000 visites rendues à 6000 propriétaires d’entreprise un peu partout en France en 15 ans– je leur ai dit que ce sont des marques connues du grand public et à forte image qu’il fallait sélectionner en premier.
Une introduction en Bourse est d’abord et avant tout une opération de communication, plutôt que financière stricto sensu. Ils m’ont suivi, les affiches annonçant l’introduction en Bourse du couscous DARI le 27 juin un peu partout au Maroc, le montrent… AICHA qui prépare la sienne de son côté procède de la même logique. Ses confitures et purée de tomates sont connues de tous les Marocains, le Rallye des Gazelles dont AICHA est le sponsor est un événement mondial. Comme quoi, pour tirer un train, il faut des locomotives !
Mes premières introductions en Bourse portaient les noms de : Seb, Tefal, Calor, Rowenta – Adecco – Jouets Smoby – Jean-Claude Darmon – Claude Carrère l’impresario de Sheila, Adamo, Claude François, etc… Si, je me suis passionné pour le Maroc, c’est d’abord et avant tout parce que c’est des Marocains que je me sens le plus proche, je crois d’ailleurs que c’est vrai pour tous les Français. A partir de là, il n’y avait plus qu’à prendre le bâton de pèlerin.
Voilà ce que j’ai dit aux patrons des PME marocaines : Il n’y a rien qui ressemble plus à une PME qu’une autre PME française ou pas !… ne serait-ce que parce que dans 99 % des cas, elles appartiennent à une famille. Il ne faut pas confondre la bourse des managers et celle des propriétaires. Pour ces derniers, séparer le pouvoir, l’entreprise : 51%, des 49 %, le patrimoine entreprenarial, est devenu l’ardente obligation. Seule la Bourse permet les deux, sans heurt en tous cas. Je l’ai fait pour Europe Finance et Industrie dont 48 % du capital appartiennent à 700 actionnaires, petits et grands répartis sur 14 pays différents.
Autre idée : plus une entreprise est petite, plus elle va vite et plus elle vaut cher. Plus elle grandit, moins elle va vite et moins elle vaut cher. Il n’est donc jamais trop tôt pour s’introduire en Bourse, mais presque toujours trop tard. Si la croissance vaut beaucoup d’argent, son accélération vaut de l’or ! L’introduction en Bourse des PME est un phénomène mondial et durable. Avant d’arriver au Maroc, je me suis demandé pour quelles raisons les pays arabes et plus particulièrement le Maroc restaient à l’écart de ce mouvement qui bat son plein à Shenzen (Chine), Bombay, Moscou, Prague, sans oublier Londres ou Paris. Au final, j’ai compris qu’il n’y en avait aucune! Quoi qu’il en soit et au cours des dix années qui viennent, il n’y aura plus que deux catégories d’entreprises, celles qui rachèteront les autres et celles qui seront rachetées. Dans les deux cas, la valorisation passe par la Bourse, le marché a toujours raison. La bourse est aux entreprises ce que l’argus est à l’automobile. S’introduire en Bourse pour une PME, c’est passer à la vitesse supérieure en profitant du fameux effet turbo qui s’en suit.
Les jouets Smoby : 350 salariés au moment de l’entrée en Bourse en 1983, 3500 aujourd’hui. S’introduire en Bourse, c’est aussi entrer dans la cour des grands, celle des patrons élus par le suffrage des investisseurs, un véritable  must: C’est ce que MM. Mohamed Khalil et Mardochée Devico ont compris les premiers !

• Louis Thannberger
Président Fondateur Europe Finance et Industrie

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