Pas moins de 15 unités de congélations prises la main dans le sac entre Dakhla, Laâyoune, Agadir, Kénitra et Larache. C’était durant la semaine dernière. Aux uns, il est reproché une détention de stocks de poulpe d’origine inconnue, aux autres d’avoir entravé les travaux de la commission. Tous sont en infraction par rapport aux règles en vigueur.
Les quantités saisies sont énormes. Il s’agit de 1 600 tonnes de produits pêchés illégalement, du poulpe en général, espèce menacée et à l’origine de la mise en place du système d’arrêts biologiques.
En plus de la saisie de marchandises, le matériel a été confisqué. Un rapport conséquent a été déjà rédigé. Le ministère de tutelle devra statuer définitivement dans les jours qui viennent. Les sanctions se limiteront-elles aux seules unités de congélation ou engloberont aussi certains pêcheurs de la pêche artisanale, souvent pointés du doigt.
Les opérations ont été diligentées par la direction des industries des pêches en coopération avec l’autorité locale, la Marine royale et la Gendarmerie royale.
Ce contrôle intervenu juste avant le début de la campagne de pêche, prévu démarrer le 1er décembre, est-il un prélude à la moralisation de l’activité de pêche? Les autorités concernées sont muettes sur la question. «Trop tôt pour en parler!», répond Mohand Laenser, ministre de l’Agriculture et des Pêches maritimes. La Fédération nationale des industriels de la pêche y voit, quant à elle, l’engagement de Mohand Laenser pour la transparence et l’égalité de traitement entre tous les opérateurs, quel que soit leur poids politique.
Cette opération semble être la suite logique des protestations émises lors de la dernière réunion de la commission de suivi, il y a un mois, et concernant le non-respect de l’arrêt biologique en vigueur. Les opérateurs avaient alors appelé le ministère à prendre les mesures qui s’imposent avant la reprise de l’activité.
Reste maintenant à savoir si les sanctions seront sévères ou symboliques. Par le passé, les marchandises saisies étaient reversées dans le circuit local par le biais d’un appel d’offres. Cette option sera-t-elle préférée dans le cas actuel, au risque, craint un industriel, d’entraîner la chute des cours de poulpe ? Le ministère ira-t-il jusqu’à incinérer les cargaisons illicites pour donner l’exemple ?
En raison de la qualité des contrevenants, les spéculations les plus folles circulent dans les milieux maritimes. Il faut dire que la nouvelle tombe au moment même où le secteur en entier attend de connaître le nom (les élections se tiennent demain, 28 novembre 2006), du successeur de Khadija Doukkali à la tête de la Fédération des armateurs.
55 tonnes à surveiller
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