Economie

De l’inertie à l’action commune

ALM : La réalisation d’un large chantier comme l’agenda 21 local, qui fait appel à l’action commune, est-elle faisable dans un climat d’initiatives isolées ?
Monceyf Fadili : A priori, non. Pour mener à bon terme un tel projet, il faut qu’i y ait une articulation des efforts sur les différents secteurs auxquels il fait appel. C’est une condition sine qua non à sa réussite. Mais il existe actuellement une prise de conscience sur la nécessité d’entamer une action qui soit globale.
L’agenda 21 propose, dans ce sens, de fournir des instruments de base, telle la Charte communale. Un moyen parmi d’autres de rompre avec cette habitude que l’on a cultivée des années durant d’enclencher des initiatives éparpillées. “Maroc aux villes propres” se veut comme un instrument d’amorce d’une prise de décision partagée. Que ce soit dans le partage de l’information, des attentes que des résultats, le but est créer d’abord une adhésion de tous : administration, élus, société civile et secteur privé pour une prise de décision collective sur l’état de la ville et son avenir.
Certains disent que tout développement global doit commencer par l’économie. Pour eux, ce sont les résultats au niveau économique, notamment le secteur privé, qui pourront déboucher sur une croissance tous azimuts. Qu’en pensez-vous ?
A la base, il y a certes l’économie qui va servir de levier au développement de tous les autres secteurs. Mais c’est une donne qu’il faut intégrer à une démarche progressive et encore une fois concertée mais qui soit globale. Le secteur privé ne doit pas faire cavalier seul. Il y a certaines normes et contraintes, notamment d’ordre social et environnemental, qui sont à respecter. Le tissu industriel de nos villes est aussi bien obsolète qu’éparpillé. Sa mise à niveau implique forcément la prise en considération de tous les facteurs de développement durable de la ville par des actions qui intègrent les savoir-faire et la formation.
Comment est-ce que cela se traduit dans les réalité ?
Prenons par exemple un secteur économique comme le tourisme. Une ville comme Méknès dispose de tous les atouts pour devenir une attraction touristique phare au Maroc. Un patrimoine très riche, un arrière-pays d’une grande diversité, une situation géographique qui fait qu’elle est entourée par des villes et régions très séduisantes comme Volubilis et Moulay Driss Zerhoun. Plus qu’un simple lieu de passage, la ville peut constituer un lieu de résidence. Cet objectif ne peut être atteint sans une considération globale de l’environnement spatial. Or, l’on assiste à une indigence en matière d’équipement. La ville ne dispose même pas du kit de base (hôtellerie de bonne facture, espace socio-culturel, guides, kiosques…).
Meknès est désormais une ville où l’élite ne reste pas, ce qui constitue un frein à son développement. Un label de qualité dans sa dimension économique ne peut se soustraire à un agenda multiforme (infrastructure, formation, accompagnement social, sécurité, jeunesse…) qui saurait englober tous les aspects relatifs à la définition même d’une ville qui doit être perçue comme une unité. Et cela ne se fait pas par étape. C’est un tout indivisible sur lequel il faut se concentrer. La tâche est ouverte pour parer au déficit social de la ville marocaine. Sur la base de a responsabilisation des acteurs locaux, partie prenante à ce processus.
Quelle est, dans ce sens, la finalité du Pacte urbain que vous préparez à la fin des consultations ?
C’est un engagement moral de tous les acteurs assistant aux ateliers de l’Agenda 21. le but est d’ancrer ces consultations dans cadre institutionnel et d’assurer la durabilité par le texte que l’on va domicilier au sein de la communauté urbaine qui sera demain la Municipalité de la ville de Meknès. Les élections communales sont prévues en juin. Fruit des interventions des tous les acteurs de la vie politique économique, sociale et culturelle de la ville, ce texte pourra servir de document de référence et de plate-forme à la nouvelle équipe et figurera à son ordre du jour pour accompagner la programmation et la mise en oeuvre des actions.

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