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Démographie, emploi et santé : Où en sommes-nous ?

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Le tableau de bord social élaboré par la DEPF vient dresser un état des lieux du niveau de développement humain, et ce en s’appuyant sur un nombre d’indicateurs.

Les indices sociaux du Maroc s’améliorent. C’est du moins ce qu’on peut déduire du tableau de bord social, élaboré par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l’économie et des finances. Se référant à la récente publication, le niveau de vie des populations se serait inscrit en amélioration sur la période allant de 2001 à 2014. Ainsi en 13 ans, l’évolution constatée est de 3,3%. Les inégalités sociales semblent également être résorbées, passant d’un taux de 4,06% en 2001 à 3,88% en 2014. Il en découle également un affermissement du revenu moyen par habitant.

L’amélioration relevée est de 4,8% par an. Une évolution nettement observée en milieu rural, confirmant l’impact positif du Plan Maroc Vert. Le taux de pauvreté au Maroc a connu un important fléchissement passant de 16,3% en 1998 à 4,2% en 2014. «Le taux de vulnérabilité a basculé de 23,9 à 11,5%», relève-t-on du tableau de bord social qui par la même occasion souligne un redressement de l’indice de développement humain qui s’est établi à 0,628 en 2014 contre 0,544 au cours de la période 2000-2010. Notons que cette publication vient dresser un état des lieux du niveau de développement humain, et ce en s’appuyant sur un nombre d’indicateurs. Zoom sur les principales conclusions.

Une population moins féconde

Bien que le Maroc comporte plus de 33,8 millions d’habitants, le taux de fécondité a connu une baisse. C’est ce que révèlent les statistiques élaborées entre les deux derniers recensements. Au milieu rural, on peut noter 2,55 enfants par femme contre 2,01 enfants par femme en milieu urbain. Par région, la fécondité semble relativement faible dans l’Oriental à raison de 1,9 enfant par femme. Les régions du Souss-Massa, Guelmim-Oued Noun et Rabat-Salé-Kénitra arrivent, conjointement, en deuxième position, soit 2 enfants par femme. Cependant les taux les plus élevés s’affichent à Dakhla-Oued Eddahab (2,9), Marrakech-Safi (2,4), Beni-Mellal-Khénifra (2,4) et Laayoune-Sakia El Hamra (2,4). Le tableau de bord social met également en relief la diminution de la taille moyenne des ménages au niveau national. A fin 2014, les familles sont donc passées à 4,6 personnes contre 5,2 personnes dix ans plus tôt. Une réduction visible aussi bien au niveau rural qu’au niveau urbain.
En termes de nuptialité, de grands changements sont à constater. «L’accès croissant à la scolarisation et à la formation ainsi que les mutations économiques qu’a connues le Maroc ces dernières années ont eu pour conséquence l’augmentation du taux de célibat et l’entrée de plus en plus tardive en première union», lit-on de la publication de la DEPF. Et de poursuivre que «le taux de célibat définitif à 55 ans a doublé en dix ans, passant de 3% en 2004 à 5,9% en 2014». Un taux qui reste, néanmoins, plus élevé chez les femmes (6,7%) que chez les hommes (5,1%).
De ce fait, l’âge au premier mariage a reculé au cours des deux dernières décennies, passant de 27,9 ans en 1987 à 31,4 ans en 2014 pour les hommes et de 23,4 ans à 25,8 ans pour les femmes.

Marché du travail : Le contraste

En s’appuyant sur l’enquête nationale sur l’emploi du Haut-Commissariat au Plan, la DEPF livre un aperçu substantiel sur la dynamique du marché de l’emploi au Maroc. Un secteur qui reste marqué par un accroissement continu de la population active.

L’analyse démontre un additionnel annuel de 96,8 mille actifs nets au niveau national. «Cet accroissement demeure inférieur à celui de la population en âge d’activité qui a augmenté de 319 mille personnes annuellement durant la même période, ce qui s’est traduit par une baisse du taux d’activité de 54,4% en 1999 à 47,4% en 2015», relève-t-on de la DEPF. En 15 ans, près de 1,834 million d’emplois ont été créés au niveau national.

La part du lion revient à cet effet au milieu urbain, soit 71,5% des postes créés entre 2000 et 2015 contre 28,5% dans le rural. La même période a été marquée par une résorption du taux de chômage atteignant 9,7% en 2015 contre 13,4% en 2000. En dépit de ce repli, le chômage reste plus élevé chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans. Il se situe ainsi autour de 20,8% au niveau national et 39% en milieu urbain.
Il est de même encore plus élevé parmi les diplômés. Les statistiques démontrent que le chômage est de 15,6% parmi les diplômés de niveau moyen et de 21,2% parmi ceux ayant un diplôme de niveau supérieur.

Santé : Le grand cap

sante-rurale-MedecinLe Maroc a connu au fil des ans une amélioration continue du taux d’encadrement médical. Le progrès s’est fait particulièrement sentir au niveau de l’espérance de vie à la naissance qui est passé de 70 ans en 2001 à 75,5 ans en 2014. Les indicateurs de santé maternelle et infantile se sont également redressés.

Une amélioration qui se traduit clairement par une baisse du taux de mortalité infantile. Le Maroc a fait le grand saut en termes de couverture médicale de base. Un tournant marqué par l’instauration à la fois du Régime d’assistance médicale aux économiquement démunis (Ramed) et du Régime d’assurance maladie obligatoire (AMO), destiné aux personnes actives ou titulaires de pensions des secteurs public et privé et dont la gestion a été confiée à la CNOPS pour le secteur public et à la CNSS pour le secteur privé.

En dépit de ces avancées, le besoin reste latent, notamment en termes de personnels. Aux dernières statistiques, le corps médical compte 6.000 médecins et 9.000 infirmiers.
Il en est de même pour l’offre en infrastructures. Le nombre des Etablissements de soins de santé de base (ESSB) atteint 2.759 établissements en 2013, en hausse de 1,4% en moyenne annuelle depuis 2001. Le nombre d’habitants par établissement s’est établi, pour sa part, à 11.943 habitants par établissement en 2013.

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