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Des femmes marocaines et africaines exposent leur savoir-faire

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Produits du terroir, fruits tropicaux, artisanat…

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Pour Hassane Hadizatou Moussa Gros l’objectif c’est de se frayer le même chemin que le Maroc dans l’agriculture et d’arriver à élever l’indice de vie de la femme africaine en milieu rural.

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Avec peu de moyens les femmes en Afrique créent de la richesse et contribuent au développement du continent. Dans le monde rural ou en ville, la femme africaine ne cesse d’étonner par son courage et sa volonté de réussir. C’est dans cet esprit qu’est née Believe in Africa qui a organisé en partenariat avec le Groupe OCP «African Women in Agriculture» qui s’est déroulé dans la ville ocre du 8 au 9 mai. Cette initiative témoigne de la volonté du Groupe de développer l’agriculture en Afrique. Lors de cet événement tenu au Musée Mohammed VI pour la civilisation de l’eau au Maroc, des femmes venant de toute l’Afrique et du Maroc ont exposé leurs produits. Habits traditionnels cousus à la main, sacs en paille, couscous bio, poterie, produits cosmétiques… un univers exclusivement dédié au savoir-faire féminin… Zoom sur trois femmes à l’image d’une Afrique en pleine mutation.

L’agriculture comme passion

En agriculture, les femmes africaines témoignent d’un savoir-faire incontestable. Venue de la capitale du Niger Niamey, Hassane Hadizatou Moussa Gros, promotrice sylvo-agro-pastorale, confie que sa présence à cet événement a pour objectif de voir les possibilités d’échanges avec le Maroc. «Nous sommes des femmes productrices de semences améliorées, de fruits comme les mangues, de citron, de pamplemousse de moringa qui est une plante d’avenir pour les pays africains». Pour elle, le Maroc a déjà fait ses preuves en matière d’industrialisation dans la production et dans l’agroalimentaire.  Elle cite à cet égard «la production de l’huile d’argane qui reste un exemple dans le domaine. On a rencontré certains industriels du Maroc qui ont réussi. Et nous voulons nous en inspirer pour le reste des pays africains», explique-t-elle. Sur les échanges entre le Maroc et le Niger dans le domaine agricole, Hassane Hadizatou Moussa Gros souligne : «Nous pouvons par exemple exporter au Maroc des fruits comme la mangue qui existe au Niger sous diverses variétés et en retour nous souhaitons que des produits marocains soient davantage dans nos tables». Elle confie qu’elle espère que des échanges de formation seront mis en place pour apprendre à transformer les céréales dans son pays afin de réduire la pauvreté. Sur son expérience dans l’entrepreneuriat,  Hassane Hadizatou Moussa Gros explique: «Moi personnellement je suis une femme pratiquement née dans les affaires mais je suis tombée sur l’agriculture par passion». Quant à son entreprise, elle souligne qu’elle «emploie 32 personnes en permanence et selon les saisons nous pouvons aller jusqu’à 40 voire 50 personnes avec plus de femmes que d’hommes. Notre objectif à tous c’est de se frayer le même chemin que le Maroc dans l’agriculture et d’arriver à élever l’indice de vie de la femme africaine en milieu rural».

Poterie : Défendre un savoir-faire en déperdition

Vases, tajines, récipients à usage essentiellement domestique ou culinaire, ces produits sont en terre cuite poreuse et nécessitent un savoir-faire unique. Ainsi Siham Ouraoui préside une  coopérative, sise dans la ville de Safi, baptisée Coopérative à Mohit pour la création de céramique. Cette coopérative créée en 2012 est composée essentiellement de jeunes diplômés en artisanat. «On travaille sur la poterie, cela va de la préparation de la matière jusqu’au produit final. On essaye de commercialiser nos créations et actuellement on s’appuie beaucoup sur les réseaux sociaux. On fait de notre mieux pour s’intégrer dans le marché à travers les expositions et les salons comme celui-là». Sur la détermination des jeunes membres de la coopérative, sa présidente explique que chacun met la main à la pâte. «On prépare la matière brute, c’est le Maâlem (le Maître) qui conçoit le produit que nous avons dessiné sur des croquis. Après, l’objet est mis sous un feu de 1.030 degrés. Par la suite il est décoré avec des dessins diversifiés, par exemple des calligraphies arabes. Ensuite on passe à l’étape d’émaillage».

Cette étape consiste en effet à revêtir certaines poteries d’un vernis épais qui, après cuisson à haute température, rend ces dernières brillantes et plus solides. Siham Ouraoui explique que l’objet est mis sous un feu de 980 degrés avant qu’il soit définitivement prêt à être vendu. «La poterie est un domaine difficile et beaucoup de filles, quand elles se marient, abandonnent le métier. On essaye vraiment de faire revivre ce produit d’artisanat et de le recréer».

La volonté de réussir… et 100 dirhams pour commencer

De son côté, Zahera Chamekh de la Coopérative des femmes du douar Ahmed Adahra –Loudaya a confié : «Nous sommes une coopérative qui fait des produits bio. Pour l’histoire nous avons commencé notre première contribution avec 100 dirhams chacune qu’on a réunis pour acheter les produits de base. Chacune a donné de son temps, de son énergie pour faire naître cette coopérative. On a également apporté nos propres outils de travail».

La coopérative a commencé à préparer des céréales comme le millet (illane), des légumineuses comme le soja ou les lentilles. «Beaucoup de gens apprécient les valeurs nutritives de ces produits naturels qui sont également bénéfiques pour  les enfants de 6 ans et plus». Elle explique que sa coopérative exclusivement féminine est composée de 7 membres. «Nous avons créé notre projet il y a maintenant plus de cinq ans et au niveau de la wilaya on nous a fourni une aide financière qu’on a investie pour acheter un triporteur». Quant à ses perspectives d’avenir, Zahera Chamekh espère que la coopérative dont elle est membre puisse acquérir «un local afin de faire connaître les divers produits… et, pourquoi pas, qu’ils soient exportés».

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