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Développement d’un marché régional de la finance verte : L’AMMC et Toronto Centre en appellent aux investisseurs

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L’implémentation des capitaux verts continue de faire son chemin en Afrique. Dernière action en date, l’initiative prise par l’AMMC (Autorité marocaine des marchés des Capitaux) et Toronto Centre en faveur de ce marché en croissance.

Il s’agit du livre blanc fruit de l’engagement pris à Marrakech lors de la COP22 (ayant recueilli une vingtaine de signataires représentant des pays africains) afin de concrétiser le «programme sur la mise en place de marchés de capitaux verts en Afrique» visant à encourager la finance durable. C’est également l’aboutissement de la rencontre tenue entre l’AMMC et Toronto Centre à Rabat les 4 et 5 novembre 2019 intitulée «L’implémentation des marchés des capitaux verts». Ce document cible les régulateurs et les marchés de capitaux africains, les groupes d’investisseurs, y compris les gouvernements ou encore les assurances. L’objectif étant de partager les facteurs clés qui aident au développement des marchés de capitaux verts et contient les principales recommandations discutées dans ledit programme.

Après avoir relater les particularités et les efforts menées dans plusieurs marchés de la région dont le Maroc, le Nigeria, le Kenya, l’Afrique Centrale, l’Afrique de l’Ouest, ce livre blanc dévoile les enseignements à tirer ainsi que 11 recommandations et actions spécifiques à appliquer aussi bien au niveau national que régional pour promouvoir la finance verte.

Finance verte : Préparer le champ pour les investisseurs

Faciliter la compréhension et la participation des investisseurs au marché vert africain semble être la priorité. Pour y parvenir, les autorités devraient suivre une approche progressive qui devrait inclure un groupe de travail multipartite collaboratif pour élaborer des lignes directrices, des consultations avec l’ensemble des acteurs du marché et des consommateurs afin de développer un plan national, préparer une feuille de route, mettre en place un cadre réglementaire et lancement du secteur. Dans ce sens, les auteurs de ce livre blanc préconisent de construire un écosystème pour les marchés des capitaux verts (GCM), assurer la flexibilité en tenant compte à la fois des aspects financiers, et des contextes économiques et environnementaux. Cette dynamique doit être accompagnée par l’ouverture vers l’innovation. 

Dans la pratique, il s’agit d’élaborer une méthodologie en 3 étapes pour les pays visant à mettre en œuvre ce marché prometteur. Cela implique des plans de développement durable, une stratégie du secteur financier et un plan d’action concret. Ce livre blanc recommande également d’établir un cadre de divulgation et de «reporting» en se basant sur les meilleures pratiques internationales. Cela devrait être développé et rendu public. Ainsi, une «Task force on Climate -related disclosure» (TCFD) devra fournir les orientations.  Par ailleurs, le document recommande d’établir un programme de certificateurs et vérificateurs régional notamment au niveau de l’Union africaine. 

Incitations fiscales pour stimuler la croissance du marché

Sur le plan fiscal, les auteurs de ce document optent pour des incitations fiscales afin de stimuler la croissance des marchés des obligations vertes. Il s’agit dans le même d’ordre d’idées d’assurer un pipeline de projets prêts au marché et à l’investissement pour ce type d’obligations.

Les investisseurs doivent évaluer ce qu’on appelle le «greenwashing» (orienter ses actions vers un positionnement écologique), l’impact sur l’investissement, la tarification, les compromis risque/ rendement, et les comparaisons d’investissement. Les émetteurs doivent évaluer la meilleure façon d’utiliser leurs ressources financières pour réaliser leurs objectifs, tout en identifiant et en gérant leurs risques et impacts climatiques. Pour les instruments, il est nécessaire de se concentrer sur l’écologisation de l’ensemble du système financier et l’utilisation de produits plus normalisés plutôt que de créer une série de produits de niche car ils sont difficiles à étendre. L’innovation devrait être davantage dans la façon dont les recettes sont utilisées et moins dans la construction des instruments financiers innovants.

Parmi les recommandations établies par ce projet, la PME a sa place. En effet, pour développer un marché local des capitaux, la PME a son rôle à jouer dans la mesure où une levée des barrières à l’entrée (coût, taille des opérations) devrait être mise en place.

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