Economie

Dolidol en feu

Le siège de la société Uni Confort Maroc, plus connue sous le label Dolidol, a pris feu dans la soirée du mardi 15 juin. Le feu s’est déclaré au niveau de deux étages isolant ainsi le siège de sa filiale Layalits, située au 4ème étage. Ce feu a provoqué, en plus de la destruction de deux étages, la coupure des lignes téléphoniques de Layalits. Situé à Aïn Sebâa, chemin des Pivoines, ce site Dolidol est le troisième sur une longue liste de catastrophes qui collent à cette société légendaire. Est-ce une malédiction qui poursuit le groupe présidé par Abdelali Berrada Sounni ? Ou alors, s’agit-il tout simplement de risques inhérents à l’activité ?
Auparavant, le groupe a subi deux terribles incendies encore présents dans la mémoire de ceux qui connaissent parfaitement Abdelali Berrada Sounni. L’homme s’en remet à chaque fois. Certes, il a bien pris le soin d’assurer ses arrières. Les primes d’assurances ont permis de nouveaux départs.
Toutefois, il est grand temps que le groupe se mette à niveau en matière de normes de sécurité et de protection. Dolidol est la plus importante et l’une des plus anciennes entreprises opérant dans le secteur de la literie au Maroc. Située en plein quartier industriel de Casablanca, elle emploie environ 750 personnes et occupe une superficie de 50.000m 2couverts.
Elle est spécialisée dans le matelas à ressort bonnel et la mousse polyurétane. Ses installations, en lignes continues, lui permettent d’avoir un important potentiel de production. Un potentiel chaque fois freiné par des incidents aussi graves qu’évitables. La marche vers la certification ne serait donc que salutaire. Contacté par Aujourd’hui Le Maroc, le président Berrada ainsi que son staff sont injoignables. Aucun moyen de les approcher n’a été possible. Les assureurs suivent de près ce genre de dossiers.
Selon un assureur de la place, ce genre d’incidents est inhérent aux métiers du textile et de la mousse. Il est donc normal qu’il soit assez répondu. Mais il n’y a pas que cela. D’autres explications sont aussi surprenantes qu’édifiantes : « En plus du non-respect des normes de sécurité, la mauvaise foi reste prouvée dans plusieurs cas. Les stocks invendus sont encombrants. Le meilleur moyen de s’en débarrasser est assurément y mettre le feu. De mémoire d’assureur, le plus célèbre reste l’incendie au crabe », nous explique l’assureur, sous couvert d’anonymat. Et de relater l’histoire de ce propriétaire d’usine, qui a eu recours à un crabe, sur le dos duquel il a collé une bougie allumée. Le crabe, affolé, a mis le feu à l’ensemble de l’entrepôt. L’expert, dépêché par l’assureur, a découvert la supercherie. Aucune prime d’indemnisation n’a été versée. Par contre, la donne a bien changé depuis 15 ans: « Les primes d’assurances pour ce genre d’activités étant très élevées, les experts penchent souvent en faveur de l’assureur. Les enquêtes sont de plus en plus pointilleuses », explique l’assureur.
Le monde du travail change : méthodes de travail de plus en plus complexes, conditions de travail en pleine évolution, modification ou apparition de nouveaux types de risques… Il est devenu nécessaire d’avoir une approche nouvelle de la santé et de la sécurité au travail, qui soit partie intégrante de la gestion globale de l’entreprise. Des méthodologies sont à établir, permettant aux entreprises de mettre en place une organisation interne structurée pour gérer efficacement la protection des personnes et des biens, en d’autres termes de convertir des principes en mesure de prévention adaptées à leurs activités. La santé et la sécurité au travail sont avant tout une partie d’un système de management global, qui a pour but de faciliter la gestion des risques associés aux activités de l’entreprise. Il faut dire que Le code du travail, entré en application le 6 juin dernier, est resté silencieux sur l’aspect sécurité. Ailleurs, il va jusqu’à prévoire de nombreuses règles d’évacuation du personnel en cas d’incendie. Le nombre des issues de secours varie en fonction du nombre de salariés. Si l’effectif est inférieur à vingt personnes, il suffit de prévoir une issue (de 90 cm de large).
La loi, en Europe notamment, prévoit de très nombreuses obligations en matière de prévention de l’incendie. L’entreprise a l’obligation d’installer un système de désenfumage naturel ou mécanique lorsque ses locaux font plus de 300 m2 au plancher, ainsi que dans les locaux aveugles et dans les sous-sols de plus de 100 m2. Au-delà de vingt salariés, il faut aménager d’autres sorties ou des moyens d’évacuation complémentaires, par exemple une échelle ou une terrasse. Enfin, un système d’alarme est obligatoire si les locaux accueillent plus de cinquante salariés.

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