Economie

Driss Bencheikh : «Il est de notre devoir de participer à l’amélioration de la nutrition»

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ALM: Quelle est la mission de la Fondation Centrale Laitière pour la nutrition de l’enfant.?
Driss Bencheikh : La Fondation Centrale Laitière pour la nutrition de l’enfant a pour objectif principal de participer à la lutte contre les carences en micronutriments des jeunes générations à l’échelle nationale.  Aujourd’hui, de nombreux enfants dans notre pays, souffrent de carences en vitamines A et D,  en fer ou iodes, dont les conséquences sont parfois irréversibles sur la croissance, l’immunité et les capacités de développement intellectuel des enfants.

Concrètement, comment la Fondation Centrale Laitière va-t-elle mettre en place son action ?
La Fondation Centrale Laitière dispose d’un programme annuel qui vise d’une part à vulgariser les principes de bonne nutrition, d’alimentation saine et équilibrée, d’hygiène de vie à travers la sensibilisation des enfants, du corps enseignant et des parents d’élèves à travers des sessions de sensibilisation en milieu scolaire et parascolaire. La Fondation Centrale Laitière s’investit également dans le soutien à la recherche en nutrition et en alimentation à travers diverses formes de partenariats. Enfin, au niveau de l’action sur le terrain, notre fondation procède également à des actions de distribution de petits déjeuners enrichis pour pallier aux carences nutritives dans certaines régions. Nous avons d’ailleurs, dès la constitution de la Fondation Centrale Laitière, lancé une opération pilote dans la région de Doukkala-Abda.

Quels sont les détails de cette opération pilote ?
Nous avons mis en place un programme pilote dans la région de Doukkala-Abda visant près de 3800 enfants, répartis sur 37 écoles des communes de Oulad Hamdane et Mharza Sahel. Ce programme consistait en une distribution d’un petit déjeuner quotidien incluant notamment le Nutrilait, un lait UHT enrichi que nous avons spécifiquement développé pour lutter contre les principales carences relevées au niveau national, et le Golden Vitamix, un biscuit enrichi en vitamines B1, B2, PP et en fer. La réussite de cette opération dépend du concours des enseignants, des directeurs d’unités d’enseignement scolaire, des parents d’élèves et des collaborateurs de la Centrale Laitière. Ce programme incluait également un volet accompagnement et sensibilisation à la fois des élèves et de leurs familles sur la nécessité d’une nutrition équilibrée et de ses bienfaits sur la santé.

Quel est le bilan de cette opération ?
Nous avons procédé, suite à cette opération, à une enquête auprès du corps enseignant. Il en ressort une forte progression de la concentration des élèves en classe, une plus grande assiduité et une baisse du taux de déperdition scolaire. Nous avons durant l’opération pilote procédé à des relevés de pesée et toise auprès d’un échantillon d’enfants. Ces relevés nous ont permis de constater une amélioration de la prise de taille et de poids chez les enfants bénéficiant du petit-déjeuner enrichi.

Pourquoi avez-vous opté pour cette région et ces communes ?
Pour cette opération pilote, nous souhaitions en premier lieu évaluer la faisabilité logistique du déploiement. Nous avons choisi la région de Doukkala-Abda afin de nous appuyer sur notre site d’El Jadida auprès duquel nous produisons le Nutrilait et qui nous permet également de bénéficier d’un espace de stockage, élément non négligeable dans ce type d’opérations.

Vous avez parlé à plusieurs reprises du Nutrilait. Quelles sont les particularités de ce  produit ?
Le Nutrilait est un lait UHT aromatisé à la vanille, fortifié en vitamine A et D3, en fer, iode et calcium. Il s’agit d’un lait fortifié qui a mobilisé toute l’expertise de nos équipes de recherche et développement qui ont travaillé durant des mois à mettre en place un lait spécifiquement développé pour les besoins de la Fondation, afin de lutter contre les carences en micronutriments.

Peut-on trouver bientôt le Nutrilait sur les étalages de nos commerçants habituels ?
Non, pas du tout, c’est un produit qui n’est pas destiné à la vente, nous l’avons spécialement conçu pour une distribution gracieuse par notre fondation au sein des régions où les enfants souffrent de carences nutritives. Nous faisons en sorte d’en réduire au maximum le coût de fabrication afin de le distribuer à un maximum d’enfants bénéficiaires.

Pourquoi vous avez pensé aujourd’hui à créer une fondation en propre, au lieu de confier à travers des dons ces actions à des associations reconnues ?
En tant que leader national de l’agroalimentaire et acteur majeur dans le domaine de la nutrition, il est de notre devoir de participer à l’amélioration de la nutrition des générations futures. Nous avons depuis longtemps entrepris cette démarche à travers notre travail quotidien, pour produire du lait et des produits laitiers frais de qualité, car ceux-ci contribuent aux trois quarts des apports nutritifs nécessaires en calcium. Nous avons à plusieurs reprises travaillé en collaboration avec des ONG reconnues et d’autres moins connues du public. Nous constatons que ce n’est pas suffisant et pour arriver à réduire significativement les carences, les efforts de tous les acteurs sont requis pour combattre ce fléau au quotidien. Ceci ne nous empêche absolument pas de continuer à travailler avec nos partenaires du monde associatif  et poursuivre le partage de nos expertises sur le terrain.

Y aura-t-il un déploiement de cette opération pilote à l’échelle nationale?
Après notre première opération pilote, nous souhaitons effectivement élargir ce programme à d’autres régions. Les opérations de distribution nécessitent un soutien logistique non négligeable, des facteurs comme les espaces de stockage, l’acheminement et l’accessibilité peuvent être des freins à ces opérations. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons progressivement monter en puissance à travers notre plan d’action annuel.

Quel est le calendrier ou la feuille de route concernant ces déploiements futurs?
Nos équipes travaillent en collaboration avec le ministère de l’Education nationale et les acteurs locaux pour déterminer les actions et les lieux géographiques pour nos prochaines opérations.
L’opération de distribution de petits déjeuners n’est pas une opération standard facilement duplicable, dans la mesure où chaque groupement d’écoles est en soit un cas spécifique à étudier.  Nous nous attelons pour l’instant à préparer la rentrée scolaire qui ne va pas tarder à arriver. Le choix des académies et des unités d’enseignement scolaire va se faire d’ici la rentrée scolaire.

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