Economie

Driss Jettou fait du charme au patronat

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C’est un Driss Jettou à la marge de manœuvre réduite  qui a reçu le nouveau bureau de la CGEM en cet après-midi du 4 octobre 2006. Pour autant, hormis la sympathie de l’accueil et la courtoisie des échanges, les patrons marocains sont repartis sur leur faim.
Sur les principales attentes de l’équipe conduite par Moulay Hafid Elalamy , le Premier ministre aura été à de nombreux moments très économe.
Pas de position tranchée sur la baisse de l’impôt sur les sociétés  (IS), remise aux calendes grecques, l’harmonisation des taux de TVA ne sera pas pour 2007, la réforme de la fiscalité locale sera laissée à la discrétion du ministère de l’Intérieur, etc.
Paradoxalement, Fatallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation et baron de l’USFP, aura été moins politicien que Driss Jettou,  en affirmant que le dossier de l’IS est clos en ce qui concerne le prochain budget.
Ainsi, au lieu et place d’une réforme fiscale assortie d’un calendrier destiné à donner de la visibilité aux investisseurs, le Premier ministre se limite à l’abandon de deux points sur l’IGR.  Une politique de réformettes qui ne profite ni au patronat ni aux caisses de l’Etat.
Pas de solutions en vue non plus sur la Caisse de compensation qui a englouti 19 milliards de dirhams, soit autant de manque à gagner  pour l’investissement.
Sur le droit de grève, Jettou renvoie les employeurs régler leurs problèmes avec les syndicats, déchargeant l’Etat de son rôle d’arbitre. Qu’a donc accordé  Driss Jettou au patronat ? Les avis divergent.
Reste que cette rencontre, la première entre le Premier ministre et le conseil d’administration constitué, a permis au moins, à défaut de solutionner le présent, de fixer des objectifs pour le futur.
Après une croissance de 3 à 7,5% en 2006, le Maroc espère au moins 3,5% en 2007.  Les orientations fixées par SM le Roi Mohammed VI ont porté leurs fruits. Aujourd’hui, de grands chantiers sont ouverts.
«La macroéconomie est lancée, maintenant il faut travailler sectoriellement sur la microéconomie, et créer des emplois», lance Youssef Alaoui, président de la FISA et l’un des vice-présidents de Moulay Hafid Elalamy. Le mot d’ordre est clair : il faut fouetter la croissance.  Celle-ci passe forcément par cette réforme fiscale voulue par le patronat.  «Ce qui nous intéresse de façon plus structurelle, c’est un travail stratégique sur l’IS pour les prochaines années», déclare M. Elalamy à la presse.
Pour lui, il s’agit «d’avoir une démarche de baisse de l’IS visible,déclarée, compréhensible et donc prévisible par les entreprises». Le gouvernement est disposé à travailler «en parfaite concertation» avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) afin d’assurer un meilleur avenir au pays, affirme le Premier ministre, Driss Jettou.
Au-delà des déclarations des uns et des autres, nombre d’observateurs voient dans cette rencontre un rapprochement entre Driss Jettou et le patronat lequel, une fois assaini,  ayant à sa tête de véritables leaders de l’économie nationale, peut s’avérer un bon partenaire.
Un rapprochement bénéfique pour le Premier ministre surtout si, en mettant ainsi la CGEM sous tutelle, il  parvient à neutraliser sa vocation syndicale.

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