Economie

Dur, dur pour les charters!

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Air Atlas Express, créé par Mohamed Mengouchi, est loin de son rythme de croisière. Avec un capital de départ de 6 millions de dirhams et une flotte limitée à un Boeing 737-400 de 170 places, cette compagnie opérationnelle depuis décembre 2002, s’était fixée pour objectif de transporter dès sa première année 124 000 passagers en provenance d’Europe et accessoirement d’Afrique et du Moyen-Orient. Or, une année après son démarrage, force est de constater que la diversification annoncée au départ est loin d’être effective, Air Atlas se confinant toujours dans le marché européen et particulièrement français. De son côté, Mondair, autre compagnie marocaine de charter, partie elle aussi à l’assaut du ciel, a démarré ses activités depuis la fin juillet 2002 avec un capital de 10 millions de dirhams. Pilotée par Ouakrim Benlahcen, hôtelier de son état, cette compagnie très proche des professionnels du tourisme et des marocains résidents à l’étranger, devrait desservir les villes d’Oujda, de Fès, d’Agadir, de Rabat et de Marrakech à partir de Paris. Sa cible idéale était la clientèle à faible pouvoir d’achat. En fait dans le tour de table de Mondair, on retrouve Safar Tours, une agence de voyages basée à Paris et « spécialiste » des RME et qui vend annuellement des milliers de billets sur le Maroc et traditionnel partenaire de la RAM. Mondair avait donc tout pour réussir. Les deux Boeing 737-300 de 145 places, acquis en leasing, lui permettent de transporter en une année quelque cent mille passagers dont une grande proportion de RME. Mais, le ministère du Transport qui envisage depuis l’été dernier, d’interdire aux compagnies charters tout vol en direction de Casablanca ou Rabat à partir du premier novembre, officiellement pour des raisons de congestionnement de ces deux plates-formes , a fait retomber l’enthousiasme d’un cran. Du coup Mondair qui prévoyait d’augmenter sa flotte, menace de transférer son siège social d’Agadir à Paris et de devenir une compagnie française. Il faut dire que plus de 50 compagnies charters desservent le Maroc de l’étranger. En s’abritant sous le pavillon français, Mondair pourrait avoir une grande marge de manoeuvre en vertu des accords bilatéraux. Mais on en est pas encore là… Quant à Morrocco Airways, troisième compagnie charter marocaine, basée, elle à Tanger, elle n’a pas encore fêté son premier client. Chronologiquement, c’est pourtant la première compagnie à déposer son dossier dès 1998. Son retard d’engagement sur la piste est interprèté pour beaucoup par l’étroitesse du champ d’activité offert aux charters. En effet, pour le moment, les certificats techniques d’exploitation, délivrés par le ministère du Transport, excluent ces compagnies du régulier. Ce qui du reste est tout à fait normalement compte tenu de la nature des autorisations qui leur sont délivrées. D’autres restrictions diverses comme l’interdiction aux résidents au Maroc d’emprunter des charters sonnent dans cette nouvelle profession comme un « blocage ». Quoi qu’il en soit, le constat sur le terrain est amer. Plus d’une année après des lancements en trombe, les charters marocains ont, pour la plupart d’énormes difficultés financières avec des pertes importantes. Décidément l’apprentissage des règles du jeu est difficile. Doit-on pour autant en conclure, que le meilleur moyen pour un milliardaire de devenir millionnaire c’est d’investir dans le transport aérien ?

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