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Échanges extérieurs : La recette de la DEPF pour faire face au déficit chronique

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Il est recommandé de mettre en place un système de veille stratégique pour capter les opportunités commerciales et les saisir et ce tout en anticipant les risques auxquels pourraient être exposées les entreprises nationales.

Il persiste et signe. Le déficit commercial continue de fragiliser la balance commerciale nationale. Ce manque chronique interpelle la Direction des études et des prévisions financières relevant du ministère de l’économie et des finances qui lui a consacré toute une publication. Intitulée «Solde des échanges extérieurs : contribution des facteurs structurels et cycliques», cette étude vient cerner les contours du déficit commercial des biens et services et prospecter les meilleures voies pour y faire face.

«La composante structurelle représente, en 2017, près de 92% de ce solde, soit l’équivalent de 9% du PIB nominal. La croissance structurelle du PIB, plus vigoureuse au Maroc comparativement à ses partenaires commerciaux, alimente, entre autres, une forte propension à importer de l’économie nationale, contrairement à la demande étrangère adressée au Maroc qui évolue plutôt à un rythme davantage modéré», peut-on déduire de la publication de la DEPF. Et de préciser que «le caractère structurel du déficit commercial apparaît également au niveau de l’impact limité des variations des termes de l’échange sur le volume des produits exportés par le Maroc». Tenant compte de cet impact, la DEPF appelle au déploiement d’une action vigoureuse pour contrecarrer l’érosion du solde commercial et veiller à sa soutenabilité globale. Des actions qui, selon la DEPF, devraient s’articuler autour de trois axes.

Le premier concerne l’optimisation et le rehaussement du rendement de la politique commerciale extérieure du Maroc. Ceci passe par la révision des accords de libre-échange conclus et la prospection des meilleures voies à même de favoriser un rééquilibrage des relations commerciales avec les partenaires. Il est également question de renforcer les mesures de défense commerciale en vue de lutter « vigoureusement » contre la concurrence étrangère déloyale, notamment à travers un contrôle davantage strict à la frontière, en l’occurrence la fraude, la contrebande et la sous-facturation. De même, le ciblage des pays du Sud permettrait de se prémunir des chocs concurrentiels asymétriques.

Le deuxième axe identifié par la DEPF porte sur l’accélération du processus de transformation structurelle de l’économie nationale en vue d’édifier un profil de spécialisation « hautement » compétitif. La DEPF recommande de mettre l’accent sur quelques leviers structurants. Citons à cet effet l’accélération du processus d’accumulation du capital humain et sa fructification à travers notamment la formation continue ainsi que le développement des capacités d’innovation du tissu productif et la mobilisation à grande échelle des multiples potentialités dont disposent les régions marocaines. La DEPF recommande dans sa publication l’approfondissement de l’ancrage régional du Maroc en Afrique. «Le Maroc, qui a fait de l’ouverture un choix stratégique irrévocable, ne peut aspirer à une insertion réussie dans le système mondialisé sans disposer d’un ancrage régional suffisamment fort. Les attributs que lui confère sa position géostratégique lui permettent de disposer d’une grille d’alliances et de partenariats diversifiés», peut-on lire dans ce sens.

La redynamisation de l’intégration maghrébine devrait également être prise en considération. Par ailleurs, la DEPF insiste sur la consolidation du dispositif de diplomatie économique et de le relayer par des mécanismes efficients. A cet effet, il est recommandé de mettre en place un système de veille stratégique pour capter les opportunités commerciales et les saisir et ce tout en anticipant les risques auxquels pourraient être exposées les entreprises nationales.

Il est également nécessaire de déployer une offre marocaine intégrée afin de susciter les fortes synergies entre grands opérateurs et PME-PMI ciblant le marché africain en sa globalité. L’occasion étant également d’adopter une politique incitative appropriée dont le déploiement serait, selon la DEPF, assujetti à des critères de résultat, en l’occurrence le relèvement du chiffre d’affaires à l’export et le gain de parts de marché.

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