Les indicateurs du commerce extérieur du Maroc, établis au titre des dix premiers mois de l’année 2006, font ressortir une progression à deux chiffres des exportations, soit +13% par rapport à la même période de l’année 2005. Ces dernières se sont élevées à près de 89,45 milliards DH contre 79,2 milliards une année auparavant. Le constat est le même du côté des importations qui ont également connu un taux de croissance de +10% par rapport à la même période de l’année 2005, en s’établissant à environ 167,88 milliards DH contre 152,62 milliards une année auparavant.
L’évolution de l’environnement international, en particulier dans la zone euro, principal client du Maroc, semble apporter un soutien globalement favorable aux échanges commerciaux du pays. De ce fait, le déficit commercial a augmenté de 6,8% alors que le taux de couverture a gagné 1,5 point en atteignant 53,3%.
Pour expliquer les chiffres ainsi présentés globalement, un tour d’horizon des comportements de certains produits, à l’import comme à l’export, s’impose.
Notons tout d’abord que l’amélioration des exportations est justifiée par les performances des activités liées aux phosphates et dérivés, aux vêtements confectionnés et aux composants électroniques qui ont respectivement progressé de 20,3%, 18% et 11%. Les produits de la mer ont également contribué à la hausse des exportations, spécialement les poissons en conserve dont le montant des exportations se situe à 3,4 milliards DH, soit une progression de 14%.
D’autres produits ont connu des performances significatives, en l’occurrence les tôles et les légumes frais qui ont évolué respectivement de 46% et 14%. En revanche, les ventes des agrumes continuent à subir la même tendance baissière (-18%). Le ministère du Commerce extérieur invoque l’insuffisance du volume et de la qualité de la production, mais surtout de la “détérioration” des prix pratiqués par l’Union européenne pour justifier cette tendance.
C’est également le cas des fils et câbles électriques qui ont baissé de 24%, réalisant près d’un milliard DH de moins par rapport à l’année précédente. Ceci est dû en grande partie à la dégradation de la situation de l’industrie automobile en Europe, suite à une demande particulièrement faible adressée au secteur.
Quant aux importations, elles sont animées par les demi-produits destinés aux secteurs productifs, les produits énergétiques et les biens d’équipement.
La hausse des cours de pétrole dans les marchés internationaux a largement contribué à l’alourdissement de 13% de la facture énergétique. L’augmentation des achats des biens d’équipements, est surtout imputable à l’acquisition d’avions (+144% ou 1,6 milliard DH. Quant aux acquisitions de biens de consommation, elles se sont inscrites en hausse de 5,7% grâce aux achats de voitures de tourisme (+22% ou +900 millions DH). Les appareils de télévision et GSM ont connu une baisse de 7% (ou moins 156 millions DH).
Par ailleurs, les produits alimentaires demeurent stables en raison de l’augmentation des achats du sucre et du café et de la baisse des céréales.