Economie

Energie : Le Brésil est le géant pétrolier de demain

Le Brésil sera-t-il le géant pétrolier de demain ? L’existence d’un immense gisement offshore alimente toutes les spéculations, au grand dam des autorités qui jugent encore trop tôt pour en estimer la portée. Le président de l’Agence brésilienne de pétrole (ANP) Haroldo Lima a révélé, lundi, cette nouvelle qui a mis en ébullition le marché, au moment où le prix du Brent dépassait pour la première fois le seuil historique des 110 dollars. Localisé par la compagnie d’Etat brésilienne Petrobras, ce champ pétrolifère, situé dans le bassin de Santos, au large de l’Etat de Rio de Janeiro (sud-est), détiendrait des réserves estimées à 33 milliards de barils.
«Il s’agirait de la plus grande découverte des 30 dernières années et du troisième principal gisement du monde aujourd’hui», a déclaré M. Lima lors d’un séminaire, tout en admettant que l’information était «non officielle». Sa divulgation a visiblement irrité le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva qui l’a jugée «inopportune» et hâtive, selon des propos rapportés par le quotidien Fohla de Sao Paulo. Le journal souligne que les autorités attendent une confirmation officielle de la part de la compagnie Petrobras qui est restée prudente.
Dans un communiqué aux marchés, la compagnie brésilienne a précisé qu’elle n’était pas encore en mesure d’évaluer les réserves de ce champ pétrolier en eau profonde qui en était toujours à une phase d’étude. Des représentants de la compagnie se sont bornés à rappeler que les études géologiques se poursuivaient, lors d’une conférence de presse mardi à Rio. «Petrobras ne fera aucune déclaration tant que nous n’aurons pas de résultats concrets», a affirmé le directeur de sa branche internationale, Jorge Zelada. L’organisme de régulation de la Bourse brésilienne a critiqué les déclarations prématurées du président de l’ANP, estimant qu’elles portaient «préjudice» au marché. Avant la mise au point de Petrobras, les cours de la société avaient bondi de 7,67% à l’annonce de la découverte de ce nouveau gisement dans une région où opèrent les compagnies britannique BG Group et espagnole Repsol-YPF.
L’euphorie avait déjà gagné le pays en novembre après que Petrobras eut annoncé, officiellement cette fois, la découverte d’un gisement géant offshore dans ce même bassin, appelé Tupi. Les réserves de ce champ sont estimées entre 5 à 8 milliards de barils de brut léger, ce qui augmenterait de 50% les réserves du Brésil et pourrait lui permettre d’entrer dans le club des grands pays exportateurs de l’OPEP, en tant que troisième membre latino-américain, aux côtés du Venezuela et de l’Equateur. Ces récentes découvertes semblent battre en brèche la théorie du «pic pétrolier», selon laquelle la production mondiale de brut suivrait une courbe en cloche, déclinant inexorablement avec l’extinction des réserves fossiles.
Toutefois, certains experts estiment que le gisement brésilien, dont l’existence vient d’être révélée, n’est peut-être pas si prometteur, faute de pouvoir extraire toutes ses réserves. Le forage en eaux profondes dans le sable et la roche est une entreprise périlleuse et, compte-tenu de la technologie que requiert une plate-forme spécialisée, les Brésiliens devraient patienter au moins dix ans avant de voir la première goutte de pétrole.

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