La Fédération de l’énergie l’a fait savoir au mois d’octobre, à la veille de la constitution officielle de la nouvelle équipe gouvernementale. « Le prochain gouvernement n’héritera d’aucune politique énergétique structurée ou structurante mais de thèmes inachevés sans fil conducteur pour leur traitement », pouvait-on lire sur son bulletin d’information du mois écoulé. De quoi effrayer les nouveaux fondés de missions.
Contrairement aux professionnels du secteur, qui sont quant à eux amplement renseignés sur les problèmes du secteur et les chantiers énergétiques prioritaires, mais qui restent sceptiques quant à la possibilité de leur concrétisation dans les délais convenus. Sont à l’origine de ce doute la pauvreté du bilan énergétique des gouvernements qui se sont succédés jusqu’à aujourd’hui. Seul est à mettre à leur crédit le programme d’électrification rurale et de la gestion déléguée qui sont sur la bonne voie.
Un réalisation qui ne fait par ailleurs pas le poids face à la multitude des chantiers qui demeurent sans issue. Sont ainsi à citer le dossier du gaz naturel sur lequel se sont penchés quatre ministres en charge de l’énergie sans arriver à en définir les contours, la libéralisation du secteur de l’électricité, la mise en place d’une plate-forme légale formée de l’ensemble des codes devant réglementer le secteur. Mêmes les avancées qui doivent être notées comme étant des décisions courageuses émanant de l’ancien gouvernement sont sujettes à un grand débat.
Le dossier de la nouvelle structure concernant les carburants en constitue un exemple édifiant dans la mesure où il a suscité de nombreux contestataires. La fédération de l’énergie évoque, chiffres à l’appui, la faiblesse de la rémunération des capitaux propres. Cette dernière équivaut en effet 2% pour le carburant et 5% pour le gaz naturel. Que de chantiers dont la résolution incombe à la nouvelle équipe ministérielle et dont la mise en place n’admet aucun trébuchement.