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Energies renouvelables : 50.000 emplois d’ici 2020 au Maroc

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Entretien avec Eric Baulard, directeur de l’Agence française de développement au Maroc

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L’innovation technologique ne suffit pas, il faut des compétences particulières pour accompagner la transition dans n’importe quel domaine. Ces centres de formation ont vocation à préparer les compétences pour le Maroc.

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ALM : Le renforcement des capacités est l’un des objectifs promus par le Maroc dans le cadre de la COP22. Où se situe l’Agence française de développement dans ce processus ?

eric-baulardEric Baulard: La formation professionnelle est l’une des grandes politiques publiques que nous appuyons au Maroc. Nous avons jusque là financé 25 centres de formation professionnelle dans des métiers très variés en l’occurrence le cuir, l’artisanat, le transport et plus récemment l’automobile et l’aéronautique. Nous accompagnons depuis un moment  les instituts de formation aux métiers de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Le premier centre de formation aux métiers de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables est opérationnel depuis l’année dernière à Oujda. Le second est en cours de construction à Tanger et le 3ème sera mis en place à Ouarzazate dans les années qui suivent.

Que promouvez-vous à travers cet accompagnement?

L’innovation technologique ne suffit pas, il faut des compétences particulières pour accompagner la transition dans n’importe quel domaine. Ces centres de formation ont vocation à préparer les compétences pour le Maroc.

Nos études de faisabilité ont démontré que le Royaume aurait besoin de 50.000 emplois d’ici 2020 en matière d’énergies renouvelables. D’où notre ambition  d’appuyer le Maroc dans la préparation et le développement de son capital humain en matière d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables puisque le capital humain est essentiel pour mettre en œuvre la transition énergétique.

A combien s’élève l’enveloppe consacrée à la mise en place de ces centres de formations ?

Il est utile de noter que la mise en œuvre de ces centres s’inscrit dans le cadre d’un partenariat public-privé. Pour le financement, le Maroc a eu recours à un prêt de l’Agence française de développement ainsi qu’à une subvention de l’Union européenne et à un appui en nature de la coopération allemande. Le montage financier est comme suit : 10 millions d’euros de prêt de la part de l’AFD complété par une subvention de 10 millions d’euros de l’Union européenne et d’un appui de 2 millions d’euros de la coopération allemande.

Ce partenariat s’inscrit dans une approche d’anticipation qui permet de définir les besoins de l’économie locale , le besoin des  entreprises qui contribuent à la construction des cursus de formation des élèves, soit en formation continue ou en formation à  la carte.

Comment évaluez-vous la dynamique du Maroc en termes de transition énergétique ?

La transition énergétique est particulièrement bien engagée au niveau du Maroc. La stratégie du Royaume, portant à 52% le mix énergétique à l’horizon 2030, est extrêmement ambitieuse. Le Maroc  a mis en place des moyens très importants ainsi qu’une bonne organisation institutionnelle pour atteindre cet objectif. Donc tous ces éléments nous poussent à soutenir davantage le Maroc dans cette direction et continuer la mise en œuvre du Plan solaire en accompagnant des projets structurants tel que Noor Midelt qui sera la prochaine grande station solaire mixte portée par Masen.

Quelles sont les autres actions que vous prévoyez dans le cadre de l’accompagnement du Maroc en matière d’efficacité énergétique ?

Plusieurs actions sont dans le pipe que cela soit en termes de construction durable où en termes d’appui au système bancaire. Nous continuerons d’œuvrer, en partenariat avec d’autres bailleurs de fonds, en fournissant des financements qui vont permettre aux banques à leur tour d’aider les PME à acquérir des biens d’équipement en énergie durable ou des installations énergétiquement moins consommatrices.

Nous contribuons également dans le développement de moyens de transport faiblement émissifs. Nous étudions actuellement la possibilité d’accompagner les extensions des tramways de Casablanca et Rabat qu’on a précédemment financé. De même, nous travaillons avec Agadir pour la mise en place d’un bus à haut niveau de service. Ces moyens de transport qui sont moins consommateurs d’énergie et faiblement consommateurs de carbone à terme, sont également  très intéressants pour réduire le gaz à effet de serre au niveau du Maroc et de la planète dans son ensemble.

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