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Energies renouvelables: Masen, fer de lance de la stratégie marocaine

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Grâce à son emplacement géographique stratégique renforcé par des infrastructures électriques de transit développées avec l’Espagne et l’Algérie, et par des études de projets avec la Mauritanie et le Portugal, le Maroc se présente comme une plateforme d’interconnexion régionale entre l’Afrique du Nord et l’Europe.

Alors que les défis écologiques se posent avec acuité, le Maroc fait office d’un véritable modèle en matière d’énergies renouvelables. Pour ce faire, le Royaume s’est doté d’un instrument institutionnel pour la mise en oeuvre et la coordination de sa stratégie. Véritable fer de lance de cette politique, Masen porte la stratégie nationale. Il faut dire que le Maroc s’est très tôt engagé dans cette voie à travers sa stratégie ENR volontariste et ambitieuse, relevant même à 52% son objectif d’énergies renouvelables dans son mix énergétique à horizon 2030. Créée en 2010, Masen (Moroccan Agency for Sustainable Energy) est aujourd’hui le pilote de toutes les énergies renouvelables au Maroc. Les projets énergétiques portés par Masen visent à développer une puissance de production électrique propre additionnelle de 3.000 MW à l’horizon 2020 et de 6.000 MW à l’horizon 2030.

«En plus de la production et la mobilisation des financements nécessaires aux projets, Masen cherche à catalyser le développement d’un tissu économique compétitif qui mobilise de manière efficiente les compétences existantes et contribue à en créer de nouvelles. En parallèle, l’innovation technologique et une R&D appliquée et pré-opérationnelle adossée à un projet industriel sont encouragées, contribuant ainsi à la création de valeur ajoutée locale. Masen met également en œuvre des actions de développement local dans le cadre de sa démarche intégrée, ce qui contribue à l’équité territoriale et à la croissance durable des régions accueillant les projets énergétiques», apprend-on des responsables. Il faut préciser qu’au fil des années, la production électrique est devenue un enjeu stratégique pour le Maroc, qui cherche à renforcer son indépendance énergétique, à assurer un approvisionnement énergétique durable afin de lui garantir une croissance et un développement socio-économiques soutenus.

Dans ce sens, le choix des ENR permet au Royaume d’accompagner ce développement tout en préservant l’environnement. Aussi, la stratégie nationale permet, outre la lutte contre le réchauffement climatique, une plus grande indépendance énergétique du Royaume mais aussi des pays les moins avancés, prérequis indispensable au développement économique et social. Mais ce n’est pas tout. Masen est devenue un véritable pont de développement vers le sud et le nord. Il faut dire que grâce à son emplacement géographique stratégique renforcé par des infrastructures électriques de transit développées avec l’Espagne et l’Algérie, et par des études de projets avec la Mauritanie et le Portugal, le Maroc se présente comme une plateforme d’interconnexion régionale entre l’Afrique du Nord et l’Europe. «Le Royaume œuvre à la mise en œuvre de programmes d’exportation de son électricité propre vers le Nord, et de ses savoir-faire en matière de valorisation des énergies renouvelables vers le Sud. A cette fin, Masen a conclu pendant la COP22 un accord majeur pour l’échange d’électricité avec l’Europe (SET Roadmap)», expliquent les responsables.

Concrètement, Masen a signé des mémorandums d’entente avec plusieurs pays africains, comme le Sénégal, la Tunisie et la Guinée-Bissau. La tournée royale en Afrique a également été l’occasion de formaliser des accords avec de nombreux autres pays : Tanzanie, Madagascar, Ethiopie, Nigeria et Rwanda. «Au Rwanda, par exemple, et dans le cadre de l’accord de coopération signé entre Masen et Rwanda Energy Group en octobre 2016, les deux parties ont conclu le 6 juin 2018 un premier contrat d’assistance technique de Masen pour la première phase du programme Nyabarongo II, le barrage et la centrale hydroélectrique de Shyorongi d’une capacité de 43,5 MW. En Zambie, à la suite de l’accord de coopération signé entre Masen et Zesco (gestionnaire du réseau en Zambie) en février 2017, les deux parties ont conclu vendredi 2 mars 2018 un accord-cadre portant sur la création d’une joint-venture détenue à parts égales, 50/50, pour le développement d’un programme ENR de 450 MW (solaire de 200 MW, éolien de 150 MW, hydraulique et géothermique de 100 MW)», ajoute la même source. Il faut préciser par ailleurs, qu’en novembre 2018, Masen et la BAD (Banque africaine de développement) avaient signé un partenariat stratégique: «Desert to Power Initiative». Ce projet solaire devrait s’étendre à l’ensemble de la région du Sahel et devrait connecter 250 millions de personnes à l’électricité en exploitant les abondantes ressources solaires de la région.

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