Economie

Entrepreneuriat féminin : A la quête d égalité de financement

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C’est une note mi-figue, mi-raisin, une sorte de «peut mieux faire» que les premiers intervenants à la séance d’ouverture du nouveau Forum des femmes entrepreneures (FFE) ont donné lundi à Rabat aux efforts consentis dans la région de l’Afrique du nord et du Moyen-Orient (MENA) en faveur de l’accès des femmes au monde de l’investissement et des affaires. Malgré tout ce qui a été fait, ont-ils dit, les acquis restent non seulement en deçà des indicateurs des pays développés, mais encore de la moyenne mondiale.

Si les marqueurs de l’entrepreneuriat dans les pays de l’OCDE ont souvent servi de jauge au cours de la réunion, c’est parce que c’est l’organisation qui a initié la rencontre en prenant bien soin de préciser qu’elle continue le FFE de 2012, réalisé quant à lui autour de la question des femmes dans les affaires et les  politiques pour soutenir le développement de l’entrepreneuriat féminin dans la région. L’OCDE a également annoncé que le forum a également pour but de recueillir des propositions pour le programme de travail du forum de l’année prochaine.

Cette filiation établie, la réunion qui est organisée en partenariat avec le ministère des affaires générales et de la gouvernance et avec le soutien de l’Union des banques arabes a fait de ce constat sa base de travail : partout dans le monde et, plus particulièrement dans les pays en développement, il y a un «gâchis» et une perte d’énergie humaine monstre du fait de la non exploitation des potentialités de production et de gestion des femmes.

S’agissant du Maroc, Amina Benjelloun, chargée de mission au ministère de la gouvernance, résumera la situation en déclarant que si grâce à l’investissement en éducation, la part des femmes dans la vie active s’est élargie au cours de la décennie – stimulant du coup la compétitivité et la croissance – c’est à l’investissement en éducation qu’on le doit en premier. Elle a ajouté que par le biais de l’extension du «corpus de leurs droits», des progrès substantiels ont été réalisés sur le plan de l’égalité genre, celui de la représentativité des femmes, laquelle s’est accrue : 17% des parlementaires, 12% des élus communaux, 6 ministres dans le cabinet Benkirane II et une dizaine d’ambassadeurs.

Mais, a-t-elle ajouté, il reste à faire car la part des femmes dans les affaires n’est que  de 27% contre 51 dans les  pays développés et qu’elles ne représentent que 20% de la population active quand cette proportion est de 33,2 dans les pays de l’OCDE. Pour elle, cet état de fait découle des difficultés rencontrées sur le plan de l’accès au financement et aux autres pratiques discriminantes auxquelles les femmes sont en butte sur le chemin de la création d’entreprise. Il reste donc à affiner la nouvelle visibilité induite par l’arsenal juridique mis en place en ouvrant plus avant l’accès au financement et en renforçant l’égalité des chances.

A Brigitta Holst Alani, présidente de l’Institut suédois d’Alexandrie et co-présidente du forum, il paraît que l’évolution que connaît le monde arabe actuellement est propice à la promotion du rôle de la femme dans les sociétés de la région. Et cela d’autant plus qu’on a pu observer que dans les pays où la femme participe à la vie active, le PIB a progressé de 25%, a-t-elle affirmé.

C’est en prévision de cet objectif dont les retombées sont évidentes sur le niveau de l’emploi que le forum a pour but de collecter des données sur l’entrepreneuriat féminin et d’authentifier les formes de soutien qu’on peut lui trouver. La question de ce soutien paraît d’autant plus urgente à Marcos Bonituri, représentant de l’OCDE, qu’elle lui semble couler de source car, partout dans le monde, les statistiques scolaires montrent que les filles sont plus performantes et plus assidues que les garçons. Non pas qu’il faille y voir une raison de substituer les unes aux autres, a-t-il laissé entendre, mais plutôt un appel à ne pas laisser se perdre ce remarquable potentiel.

Le forum qui part de l’idée que les femmes entrepreneures sont sous-représentées dans la zone MENA collabore avec les représentants de gouvernements, du secteur privé et de la société civile «afin de promouvoir les efforts pour accélérer le développement des entreprises dirigées et gérées par les femmes».

Riche d’une participation de quelque 500 membres et fort de l’existence de groupes de travail locaux établis dans 17 économies dans la région, le FFE  est devenu, selon  ses organisateurs, «un centre reconnu pour l’échange du savoir et des expériences en vue de favoriser des améliorations concrètes dans le climat des affaires pour les femmes entrepreneures». La réunion de Rabat devra plancher sur le financement bancaire et non-bancaire de l’entreprise féminine à partir, notamment, des cas de l’Egypte, du Maroc et des Emirats Arabes Unis.

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