Le gouvernement régional des Asturies (nord-ouest de l’Espagne) a manifesté mercredi son «rejet total» et son «désaccord» après la proposition de la Commission européenne de fermer les mines de houille déficitaires d’ici 2014. Ce gouvernement régional, où se situe une grande partie de l’activité minière espagnole, va envoyer une protestation écrite à ce sujet au ministère espagnol de l’Industrie et à la Commission européenne. Il plaide pour un maintien des subventions européennes au-delà de 2014 pour garantir l’avenir de ce secteur qu’il considère comme «stratégique», car il apporte à l’Espagne «un minimum d’indépendance énergétique», a indiqué lors d’une conférence de presse Ana Rosa Migoya, porte-parole du gouvernement local. «Le coût de la disparition de l’industrie du charbon, telle qu’elle est prévue, serait supérieur à celui de son maintien», a-t-elle estimé. Selon le journal économique Cinco Dias, le charbon espagnol permet de produire 25% de l’électricité consommée dans le pays. De leur côté, les secrétaires généraux des deux principaux syndicats espagnols, UGT et CCOO, ont jugé la décision de Bruxelles «gravissime», dans une conférence de presse commune. «Si on utilise le même critère pour toutes les sources de production d’énergie dans notre pays, nous aurions un sérieux problème pour maintenir ce genre d’activité», a déclaré Fernandez Toxo, secrétaire général de CCOO, rappelant lui aussi que l’Espagne devait garder «un niveau d’indépendance» minimum. Dans un communiqué, le syndicat, qui estime que «l’Union européenne et le gouvernement espagnol ont cédé aux pressions de lobbys», a demandé «une réunion urgente» à ce sujet avec le ministre de l’Industrie pour trouver «des propositions alternatives». A Madrid, le ministère de l’Industrie n’était pas immédiatement joignable pour commenter ces prises de position.