Nul doute, le secteur du bâtiment marocain est en pleine renaissance. Bien qu’ayant subi une contraction d’activité en 2002, le secteur du bâtiment et des travaux publics, aux dires des professionnels et selon le Centre marocain de Conjoncture (CMC) augure d’une croissance considérable pour 2003, ainsi que pour les années à venir. Ces prévisions sont basées sur le lancement des chantiers programmés par l’Etat et qui regroupent à la fois le secteur du tourisme, la construction de 100.000 logements sociaux et le secteur des infrastructures. Le secteur du bâtiment marocain se redynamisant, il entraîne celui du second oeuvre, relève une étude de la Mission économique française, relavant de l’ambassade de France et datant du mois d’octobre. La construction des stations balnéaires et celle des nombreuses unités hôtelières demanderont en effet des produits de moyen ou haut de gamme qui sont en majorité importés. L’étude souligne les principales tendances du marché. Des tendances parmi lesquelles figure le revêtement du sol où une tendance à l’utilisation de parquet dont le prix a chuté ces dernières années (autour de 260 DH/m2 pose comprise) se fait de plus en plus sentir. Le bois lamellé-collé très résistant se généralise également. La menuiserie en PVC et la menuiserie de bois sont également en progression . «Les importations sont encore faibles, dues notamment aux droits de douane élevés», note cette étude. Cependant, l’entrée en vigueur, le 1er mars 2000, de l’accord d’association signé entre le Maroc et l’Union européenne sur la libéralisation des échanges permettra aux marchandises originaires de l’Union européenne d’entrer sur le marché en franchise totale de droits. La climatisation pour les particuliers bien qu’encore faible (2 à 3%) se développe et de nombreux bureaux ne sont pas encore équipés. Toutefois, ce sont les grands projets hôteliers qui développeront la demande. Le chiffre d’affaires du secteur en 2002 s’est élevé à 500 millions de DH dont 272 millions de DH en importations. Les chauffe-eau solaires, quant à eux, connaissent une forte progression et bénéficient de l’aide du gouvernement qui veut porter le rythme de leur installation à 50.000 m3 par an (soit 25.000 logements). A cela, s’ajoute le marché de la cheminée qui se développe surtout dans les régions humides (Casablanca, Rabat et Tanger). Le secteur électrique offre également de nombreuses possibilités (appareils d’éclairage, accessoires et fournitures électriques,…). De même, le marché de l’étanchéité est en pleine croissance en partie du fait du retard pris par le Maroc dans ce secteur. Laine de verre et polystyrènes expansé sont les matériaux les plus utilisés. Cependant les membranes à base de PVC et les étanchéités liquides à base de polyuréthane se développent plus rapidement que la mousse de latex, produit de luxe. Ce marché est estimé de 2 à 3 millions de m2. L’offre en matériel de sécurité (des biens, des locaux et des personnes) est importée à hauteur de 85% et la demande porte sur du matériel perfectionné conforme aux normes européennes et qui peut évoluer à terme vers des systèmes intelligents. Une forte demande donc et un marché de plus en plus étendu. Et pour cause, la mise en place des différentes politiques visant le développement des infrastructures et du tourisme. Des politiques qui se sont traduites par la mise en place de trois des six stations balnéaires du Plan Azur qui ont été attribuées à des aménageurs-développeurs et les constructions ont démarré pour l’une (Taghazout) et débuteront en 2004 pour les deux autres (Saïdia et Mazagan). A terme, le Plan Azur prévoit la réalisation de 120.000 lits en 2010. Il est aussi question de la construction de 100.000 logements sociaux qui est une des priorités du gouvernement, devrait permettre de rattraper le retard entre l’offre et la demande. La construction de ces logements est cependant soumise à des budgets très serrés puisque le prix de vente ne devrait pas dépasser 120.000 DH, précise cette étude. Enfin dans le secteur des infrastructures, le plus gros projet en cours et la construction du port de Tanger-Méditerranée dont l’appel d’offres pour la première phase de construction a été remporté par Bouygues. Un effort important est fait également pour les infrastructures routières, autoroutières et ferroviaires. La demande en second oeuvre sera certes de plus en plus forte, mais la réponse, vu le retard pris par les professionnels marocains en la matière, se fera de l’extérieur, notamment de l’Europe.