Economie

état de l économie : Grave mais pas désespéré

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Le ministre de l’économie et des finances et le ministre délégué au budget ont rassuré sur les performances prévisibles de l’économie  durant l’année qui court. Nizar Baraka a affirmé, vendredi à Rabat, au cours d’une conférence de presse donnée en tandem avec Idriss Azami que «la situation économique et financière était grave, mais pas désespérée». Il a déclaré que comme le compte courant qui représente désormais 4 mois et 3 jours d’importation, le comportement de la plupart des agrégats satisfait les institutions internationales. Il a estimé que les perspectives offertes à la croissance sont globalement bonnes au point qu’il n’envisage pas, cette année non plus, d’utiliser la Ligne de liquidités et de prévention (LPL) du Fonds monétaire international (FMI).
Le ministre des finances et son collègue du budget se sont d’autant plus félicités de ces prémices qu’elles tranchent avec les résultats d’une année 2012 atone où tant la croissance que le commerce et les avoirs extérieurs ou même les transferts des MRE avaient baissé de rythme. Les deux hommes qui ont pris soin de ne pas répéter les informations énoncées auparavant par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur le même sujet ont déclaré que l’année écoulée ne comportait pas que des points noirs et que certains agrégats se sont comportés de manière satisfaisante.
Le ministre de l’économie s’est par ailleurs refusé à considérer qu’une nouvelle hausse des prix des carburants est nécessaire à l’heure actuelle. Interrogé par ALM sur le point de savoir si cette éventualité n’était pas envisagée pour juguler l’impact d’un nouvel enchérissement des produits pétroliers à l’international – laquelle avait alourdi de 10 milliards de dirhams les dépenses de l’Etat en 2012 : 4 pour la compensation et 6 pour l’achat des produits énergétiques-, le ministre a répondu qu’il est exclu que le gouvernement relève de nouveau les prix à la pompe. Il a précisé que le budget a été établi sur la base d’un prix moyen de 105 dollars le baril, seuil aux alentours duquel il gravite encore aujourd’hui. Ayant expliqué que ce niveau de prix fait suite à une hausse substantielle en début d’année alors même que les cotations du gaz ont baissé, il a déclaré : «Il n’est pas question d’un enchérissement des hydrocarbures sous ce gouvernement. Il n’y aura pas de vérité des prix dans ce domaine !». Nizar Baraka a également nié l’intention que lui ont prêtée certains médias de flexibiliser la parité du dirham. «Nous payons déjà assez cher la parité fixe, que serait-ce de la mobile».
Le ministre qui s’est dit confiant dans les capacités de rebond de l’économie a cité comme exemple de ressorts internes la bonne tenue des recettes fiscales, l’apparition de nouveaux secteurs performants –automobile, aéronautique- dans la structure des exportations, une plus grande attractivité de l’économie – les investissements étrangers directs ont progressé de 14%- et la fin de l’attentisme. Il s’est déclaré heureux de ce que la situation d’expectative dans laquelle se trouvaient les décideurs ait pris fin et que ces derniers fassent preuve à nouveau d’optimisme et de confiance.
Il a néanmoins considéré que les contreperformances persistantes du commerce extérieur, la reprise hésitante du tourisme et la méforme des transferts de MRE appellent l’attention.
Cette même attention a fait dire au ministre délégué au budget que si le système de compensation est à réformer impérativement, cette restructuration devra se faire progressivement. «Cette refonte envisage tous les scénarii allant de la non-intervention à la suppression pure et simple en passant par les mix les plus divers», a-t-il laissé entendre. Interrogé sur l’impact de l’emprunt sur la dette publique, Azami a expliqué que c’est le déficit qui aggrave l’endettement et non l’emprunt, tant il est vrai qu’on emprunte à fort taux quand on est exagérément déficitaire. Il a également déclaré que l’aide promise par les pays du Golfe et qui porte sur 5 milliards de dollars sur 5 ans va connaître de premiers encaissements prochainement et que des missions techniques des deux parties se sont prononcées sur un premier groupe de projets qui devront être financés au moyen de ces liquidités.
Et de conclure qu’il a bon espoir de contenir le déficit budgétaire dans les limites de l’orthodoxie internationale cette année, et que cela sera un atout de plus pour le Maroc.

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