Le taux de chômage officiel des Etats-Unis est tombé à 9% en janvier, son plus bas niveau depuis avril 2009, malgré la hausse médiocre des embauches dont a témoigné, vendredi, le rapport mensuel du gouvernement sur l’emploi. Un examen approfondi des données du département du Travail laisse néanmoins penser que l’embellie sur le front du chômage n’est pas aussi bonne qu’elle le semble et que le ralentissement des embauches est moins grave qu’il y paraît. Les chiffres apparaissent, en effet, perturbés par le mauvais temps hivernal ayant sévi dans plusieurs régions du pays et par une modification de l’échantillon de la population servant de base au calcul du taux de chômage. «En bref, aucun de ces chiffres n’est fiable», estime l’économiste Ian Shepherdson, de l’institut d’études HFE. Il faudra donc attendre les chiffres et les révisions qui seront publiés début mars, voire début avril, pour avoir une vue plus claire de la situation. La Maison-Blanche a d’ailleurs appelé à ne «pas conclure trop de choses à partir d’un seul rapport mensuel», même si la croissance économique se renforce. Pour Nigel Gault, du cabinet IHS Global Insight, les chiffres de janvier recèlent «une amélioration sous-jacente du marché de l’emploi enfouie sous la neige et la glace». Par rapport à décembre, le chômage a reculé officiellement de 0,4 point, alors que la prévision médiane des analystes donnait une remontée du taux, à 9,5%. Le rapport montre cependant une hausse modeste de la proportion des actifs employés, de 0,1 point par rapport à décembre, à 58,4%, soit moins qu’un an plus tôt (58,5%), quand le chômage atteignait 9,7%. De plus, le solde net des créations d’emploi du mois (36.000) a été quatre fois moins fort que prévu par les analystes, et trois fois inférieur à celui de décembre. Le secteur privé, objet de toutes les attentions, apparaît n’avoir créé que 50.000 postes nets.