Eurotunnel "souhaite que la décision (…) prise par l’autorité du marché britannique à la suite du report de l’arrêté des comptes ne soit pas interprétée à tort comme l’annonce imminente d’une évolution majeure de sa restructuration financière, mais bien au contraire comme la suite logique de ses déclarations du 12 avril dernier", a indiqué le groupe franco-britannique dans un communiqué. Eurotunnel avait annoncé le 12 avril qu’il reportait la publication de ses comptes 2005 sine die en raison des négociations en cours sur la restructuration de sa dette de plus de 9 milliards d’euros. Puis la semaine dernière, il a déclaré avoir obtenu de ses créanciers un nouveau délai de négociations jusqu’au 12 juillet, et qu’un "point d’étape des négociations" serait tenu à la mi-mai. Aucune nouvelle date n’a, en revanche, été fixée pour publier les comptes annuels. "Les négociations se poursuivent", fait valoir Eurotunnel.
Mais mardi, le groupe s’est aussi vu confronté à une fronde de porteurs d’obligations , qui représentent environ un tiers de sa dette. Ces derniers l’accusent de les tenir à l’écart du processus de négociations pour faire pression sur eux et les forcer à revoir leur créance fortement à la baisse. Les détenteurs d’obligations se sont regroupés la semaine dernière au sein d’une association, l’Arco, présidée par Jean-Pierre Mattei, l’ancien président du tribunal de commerce de Paris. L’association, qui dit représenter 60% des détenteurs d’obligations, a expliqué à l’AFP mardi qu’un contact avait eu lieu à la fin de la semaine dernière entre Close Brothers, banque conseil des porteurs d’obligations, et la direction d’Eurotunnel. Mais elle affirme qu’aucun élément ne lui a été communiqué, en particulier le contenu de l’accord signé le 31 janvier avec le comité adhoc des créanciers bancaires. Ce comité, qui représente quelque 54% des créanciers du groupe, comprend les réassureurs américains MBIA et Ambac, les fonds d’ investissement Oak Tree et Franklin et la Banque européenne d’investissement (BEI).