Economie

Événement : Des terres et des statuts

La conservation foncière et le cadastre au Maroc ne datent pas d’hier. Il s’agit d’une expertise et d’un savoir faire qui remontent au siècle dernier au moins. C’est peut être pour cette raison justement qu’il s’agit, aujourd’hui, d’un service presque ingérable, vu qu’il n’a pas suivi l’évolution des choses en matière de nouvelles technologies et donc de mise à jour. Un exemple frappant revient sur toutes les langues : le statut compliqué de la propriété foncière au Maroc, les terres agricoles en premier.
Dans ce cas, on ne peut faire la distinction entre terres collectives, terres du guiche ou terres du domaine. C’est ce qui risque de faire partir en fumée une dizaine d’années de dur labour de plusieurs coopératives agricoles, notamment dans les régions de Benslimane et du Gharb. Des jeunes entrepreneurs – des ingénieurs agronomes pour la plupart – ayant contracté des crédits jeunes promoteurs, ont pris des fermes relavant du public. Du moins en apparence.
Il se trouve que ces fermes, véritables merveilles agricoles en 1973, date de leur marocanisation, ont été victimes de décennies de mauvaise gestion et de dilapidation. Et quand ces coopérations les ont reprises, c’était plutôt de la terre dégradée, mal soignée qu’ils ont eues, les déchets et détritus en sus.
Il fallait donc tout refaire pour que les fermes redeviennent ce qu’elles sont sensées être. Un ingénieur agronome de la région de Casablanca nous raconte que sa coopérative a dû extraire quelque 20 mètres de détritus d’un puits de la ferme qu’ils ont eue, avant de pouvoir espérer trouver de l’eau. « autant creuser un nouveau puits » dit-il.
Mais ce n’est pas là le problème. Le problème réside dans le fait que bon nombre de ces coopératives sont obligées, aujourd’hui, de plier bagae alors que leur exploitation est florissante. La raison : le statut de la terre. On ne sait pas à qui appartiennent ces fermes, délaissées il y a une décennie. Aujourd’hui, on veut les récupérer. Pour cet ingénieur agronome, c’est la D.A.F. (direction de l’aménagement foncière) dépendant de la conservation foncière qui est en première ligne. « La transformation de la conservation foncière en agence foncière est une surprise pour nous du moment qu’on n’a pas été impliqués dans ce processus. On espère que cette agence fera le nécessaire pour que l’on sache sur quel pied danser. Autrement, ce sont des millions de dirhams d’investissements qui partent en fumée. »
Maintenant, ce qu’il faut, c’est une campagne de vulgarisation pour que l’on sache ce que va faire l’agence, quels aménagements au niveau des statuts de la propriété et comment régler le passif qui n’est pas facile…

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