Economie

Événement : Haj : entre le sacré et le sucré

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Les attributions des quotas du Haj devaient être effectives depuis la semaine dernière. Mais, pour des raisons de transparence, le ministère du Tourisme, épaulé par un cabinet d’audit international, a reporté l’opération in extremis. Les délibérations auront lieu incessamment en présence d’observateurs indépendants et des journalistes. Ces précautions procédurales calmeront-elles les agents de voyages qui repartiront bredouilles? Pas tellement quand on sait que pour la plupart des agences qui ont fait la demande d’obtention d’un quota de haj, c’est une question de vie ou de mort. Tout comme les licences de pêche, les quotas du Haj rapportent.  «Un quota de 50 places suffirait, témoigne un voyagiste marrakchi, à  sauver un bilan annuel ».
D’après cet opérateur, l’agent réalise un bénéfice moyen net d’environ 6.000 dirhams sur chaque pèlerin. Soit, 300.000 dirhams de gagnés sur un quota de 50 places et 600.000 dirhams sur un quota de 100 places. Cela, sans compter les produits super VIP, comportant un ensemble de prestations en chambres doubles dans un hôtel luxueux à La  Mecque et à Médine pour un prix supérieur à 100.000 dirhams. «Il s’agit, insiste l’opérateur, de liquidités; les pèlerins payent généralement cash»! Le montant des recettes, réalisé en un temps record, explique donc l’effervescence qui entoure l’opération.
Pourtant, selon Fouzi Zemrani, président de la Fédération nationale des agences de voyages, il faut relativiser, car les gains réalisés sur le Haj ne sont pas aussi juteux que cela. «La marge brute sur un package moyen du Haj  varie en ce qui me concerne entre 15 et 20%», explique-t-il. Une fois déduites la TVA (20%), les salaires des accompagnateurs et du personnel employé ainsi que les charges fixes, «le bénéfice net hors impôt ne doit pas être excessif», précise le président de la FNAVM.
Pourtant, relance l’opérateur marrakchi qui a requis l’anonymat, les prix de vente des packages  ne cessent de monter en flèche. Tendance que l’on explique à la Fédération par une certaine amélioration de la qualité. «Nous avons eu des années comme 1999 où l’offre dépassait la demande. A l’époque, les prix moyens variaient entre 27 000 et 29.000 dirhams pour des prestations souvent approximatives».
Aujourd’hui, il faut aller chercher ces mêmes prix nettement au-dessus de la barre des 35.000 dirhams.  Jusqu’à 40.000 dirhams pour les produits touristiques, avec, diront les agenciers, «de meilleures prestations». A s’en tenir aux explications des uns et des autres, l’agence ne peut proposer des qualités de prestations illimitées, puisque la dotation pèlerinage est de seulement 29.000 dirhams.
Sur cette somme, le pèlerin perçoit 6000 à 9.000 dirhams en guise d’argent de poche (une obligation mentionnée dans le cahier de charges). Pourtant, même si la plupart déclarent ne pas gagner beaucoup dans l’opération, nombreuses sont les agences qui participent à l’opération. Les Casablancais qui héritaient jusque-là de 40% du quota devront se contenter désormais de seulement 30% correspondant au pourcentage des pèlerins marocains originaires de la capitale économique. Les autres régions devront couvrir 70% du quota restant. Rabat qui avait hérité de 1.475 places l’année dernière, selon Hamid Drafate, président de l’Association régionale des agences de voyages, devra se contenter de moins à s’en tenir aux recherches effectuées par la commission pèlerinage sur les origines des passeports. Le grand défi de cette commission sera d’écarter les agences saisonnières et surtout celles qui revendent leurs quotas. Sur cette dernière question, un membre de la commission dit attendre « des preuves pour sévir ».

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