Les prix du pétrole étaient en baisse jeudi, à l’ouverture du marché new-yorkais, jour de l’expiration de l’ultimatum onusien donné à l’Iran pour qu’il suspende l’enrichissement d’uranium, le marché s’interrogeant sur la suite des événements. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « Light sweet crude » pour livraison en octobre reculait de 43 cents à 69,60 dollars.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a menacé d’imposer des sanctions contre l’Iran si ce gros producteur de pétrole ne se pliait pas à ses exigences. Or, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a répété jeudi que son pays «ne cèderait pas d’un pouce face à l’intimidation et n’accepterait pas d’être privé de ses droits», dont la maîtrise de la technologie nucléaire.
«Comme l’Iran a refusé à plusieurs reprises de s’y plier (…), le marché a déjà pris en compte dans les prix la probabilité que l’Iran ne respecte pas la date butoir », a estimé Michael Davies, analyste à la maison de courtage Sucden.
«C’est de l’histoire ancienne, (les dirigeants iraniens) n’ont rien dit de neuf durant les derniers mois », a renchéri Mike Fitzpatrick, analyste à la maison de courtage Fimat.
Ce dernier estimait qu’il ne fallait pas accorder trop de signification aux mouvements du marché, en raison de la faiblesse des volumes d’échanges avant le long week-end de la Fête du Travail aux Etats-Unis (le 4 septembre).
Le haut représentant pour la politique extérieure de l’UE, Javier Solana, s’est entretenu jeudi avec le négociateur chargé du dossier nucléaire iranien, Ali Larijani, et doit le rencontrer en « tête-à-tête » prochainement.
Les analystes soulignaient, par ailleurs, le bon approvisionnement du marché américain du pétrole, mis en évidence par le dernier rapport sur les stocks publié mercredi. «Les fondamentaux économiques jouent en faveur d’une baisse des prix», a aussi remarqué M. Fitzpatrick, en référence au ralentissement de l’économie américaine.