Plus de 8 milliards de dirhams. C’est ce qui a été dépassé par l’Etat en cinq mois, entre janvier et mai 2005, pour stabiliser les prix de produits pétroliers. La facture pétrolière du Maroc, au titre de l’année 2005 pourrait bien tripler les 4,6 milliards dépensés l’année dernière au titre de cette rubrique. Obligée de débourser 260 millions de dirhams par mois, chiffre issu du ministère des Affaires économiques et générales, la Caisse de compensation a de plus en plus mal à suivre une tendance qui risque de durer.
Ces efforts pour soutenir les prix des produits pétroliers influent sur la croissance du PIB. Le déficit global dû à cette augmentation des prix pourrait atteindre 5,2 milliards de dirhams à la fin de l’exercice en cours, avait indiqué récemment le ministre des Finances, en réponse à une question posée au Parlement.
Pour l’année prochaine, et dans les conditions d’un baril à 50 dollars, il faudra environ 12 milliars de dirhams. A moins que l’indexation ne soit appliquée.
L’option, un moment privéligiée, a perdu du terrain à cause justement du niveau du brut, très élevé pour qu’une pareille décision ne soit synonyme à une hausse importante de prix.
Les informations quant à une éventuelle hausse du carburant à la pompe, après celle intervenue courant mai 2005, vont bon train. L’augmentation pourrait atteindre 1 dirham par litre.
Aucune confirmation au ministère de l’Energie et à la Caisse de Ccompensation. En attendant structure des prix pour août, les spéculations sont nombreuses. Le gouvernement atteindrait que le baril repasse sous la barre des 40 dollars pour revenir à l’indexation. L’application de ce système permettrait au Budget d’économiser des milliards de dirhams.
Dans le système d’indexation prévu, les produits pétroliers liquides comme le gasoil, l’essence, seront concernés par l’indexation, à l’inverse du gaz butane, compensé à raison de deux dirhams par litre.
Au niveau international, les experts soufflent le chaud et le froid. Le réajustement du yuan chinois pourrait tempérer l’appétit de ce pays, mais le maintien d’une demande particulièrement forte laisse augurer d’un baril à 80 dollars.
Dans une récente étude, la DPEG lie cette hausse plutôt à une demande mondiale soutenue et forte par rapport à des capacités de production en stagnation. A eux deux, les USA et la Chine absorbent le tiers de la consommation mondiale de pétrole.
D’une part, une demande qui explose en Chine et en Inde. D’autre part, des sources de production (Nigeria, Irak) qui connaissent pas mal d’incertitudes. La DPEG conclut à un probable maintien de la tendance à la hausse. Ce qui rejoint le point de vue de la Banque mondiale, laquelle prévoit aussi un ralentissement de la croissance mondiale à 3,1 % en 2005 contre 3,8% en 2004 en raison de la hausse des taux d’intérêts aux Etats-Unis, de la flambée du prix du pétrole et de l’appréciation de 25% de l’euro.