Economie

Femmes : Abolir les frontières

«Femme et entrepreneuriat». Tel a été l’objet de la conférence-débat organisée vendredi 7 mars au siège de l’administration de la douane et des impôts indirects. Une occasion de célébrer la journée internationale de la femme. Une initiative qui fait désormais figure de tradition au sein de cette administration, derrière laquelle se trouve un homme : Abderrazak Moussadeq, le directeur général de cet organisme, également ministre de l’économie et de la mise à niveau.
Après les femmes et l’action sociale, la femme artiste, deux manifestations organisées les deux dernières années à la même date et au même lieu, la parole cette année a été accordée à la femme chef d’entreprise. L’occasion d’établir une présentation chiffrée de la femme chef d’entreprise au Maroc. Il en ressort qu’actuellement, elles sont 5000 femmes chefs d’entreprise au Maroc. Un chiffre qui ne représente pas plus de 10% du patronat marocain.
Les secteurs où les femmes sont les plus actives restent les services, le tourisme et l’industrie. S’exprimant à cette occasion, Amina Benkhadra, directrice de l’Office national de la recherche et de l’exploitation pétrolière (ONAREP), a souligné qu’il existe toujours un fossé entre les textes de lois qui régissent le statut de la femme et la réalité. Les textes de lois accordent en effet tous ses droits à la femme et la traitent de façon égale à l’homme, comme le signifie clairement l’article 13 de la constitution qui stipule le droit de la femme et de l’homme à l’éducation et l’emploi. «Mais sur le terrain, il reste beaucoup de chemin à parcourir. Il n’y a qu’à comparer entre le Maroc et d’autres pays comme la France, où 27% du patronat est constitué de femmes, ou même la Tunisie pour se rendre compte du retard que notre pays accuse en la matière», a-t-elle déclaré.
Selon Mme Benkhadra, la tâche est immense mais le défi n’est pas impossible à relever. Elle a ,à cet égard, insisté sur le rôle que peut jouer le cadre associatif, à travers des organisations comme l’Association des femmes chefs d’entreprise du Maroc (AFEM), dans l’élaboration d’études sur le patronat féminin du Maroc et la promotion des initiatives féminines. Une idée que partage Sabah Chraïbi Bennouna, enseignante à l’ISCAE et présidente nationale de l’association pour la promotion de l’entreprise féminine (ESPOD). Femme culminante de charme, elle a insisté sur la double contrainte, liée à la fois à la demande des femmes marocaines de davantage d’acquis et de droits et au climat international, à laquelle le Maroc doit faire face.
Le manque de leadership économique marocain est à mettre, selon elle, dans le registre du déficit en formation de leaders en général. «Nous n’avons pas pu faire pour l’entrepreneuriat ce que nous avons réussi à réaliser pour le salariat». c’est donc une question d’apprentissage et de formation, doublée selon le témoignage de Afifa Ouazzani Boutaleb, chef d’entreprise et membre de l’AFEM, de la capacité de la femme marocaine à gérer à la fois son entreprise et ses obligations familiales.
Plus humaines, plus stables et plus performantes, les femmes peuvent changer plus d’une donne sur l’échiquier économique du pays. Encore faut-il leur en accorder la possibilité. Une tâche d’ordre politique qui reste du ressort des hommes.

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