Economie

Fin de l’état de grâce pour les pharmacies

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A partir de janvier 2005, les 4000 officines répertoriées au Maroc doivent mettre de l’ordre dans leur comptabilité. C’est la fin des régimes conventionnels institués pour les professions libérales depuis la mise en place de l’impôt général sur le revenu (IGR). Depuis le début des années 90, le chiffre d’affaires des officines est calculé à partir d’un coefficient forfaitaire indexé sur les achats. Le Fisc se contentait d’une comptabilité linéaire où sont mentionnées les recettes et les dépenses quotidiennes.
Désormais, il faudra passer par le calcul des stocks, des ventes et des achats. Ce que l’expert-comptable Khalid Benothmane appelle «Le retour de la comptabilité en régime réel». «Cela suppose, explique-t-il, une autre organisation comptable, avec des inventaires techniques, un suivi du chiffre d’affaires réel et un suivi du système de la facturation». A priori, c’est positif souligne-t-il mais encore faut-il que les officines opèrent des adaptations internes, et commencent par exemple à délivrer des tickets au comptoir, et à faire des suivis d’achat…
En un mot, il faudra passer par la mise à niveau au plan technique et comptable.Rien que pour l’informatique, l’investissement va être de l’ordre de 30 000 dirhams, à ajouter aux autres aménagements nécessaires, estime un professionnel pour qui ce retour au normal ne profite dans l’immédiat qu’aux seuls fiduciaires. «Pour nous, il faudra passer à la caisse»
Bref, ces investissements prévisibles ne poseront pas de problèmes peut-être aux structures moyennes. Mais pour les petites structures, il s’agit d’une épée de Damoclès. Cette mise à niveau n’est-elle pas destinée à faire le ménage et à freiner cette augmentation exponentielle d’officines qui, dans plusieurs cas, à Casablanca et Rabat, n’observent plus la règle des 300 mètres.
Depuis le dahir de 1960 relatif aux conditions générales d’exercice du métier, le nombre d’officines a été multiplié par 30. La mise en place d’une comptabilité souple dans les années 90 aurait accentué la tendance.
Pour rappel, ce changement, décidé au Parlement, il y a une année, devait être appliqué déjà dans la précédente loi de Finances; il a été retardé d’une année supplémentaire pour donner du temps aux professionnels. Peu de pharmaciens y ont prêté attention, alors que comme l’a souligné un membre de l’AMIP, il s’agit de bouleversements importants en termes financiers et en termes de procédures. La comptabilité des pharmaciens comme celle de la plupart des professions libérales étaient régie, depuis le début des années 90, par un régime conventionnel régulièrement reconduit.
Désormais, les pharmaciens et les médecins ont le choix entre la comptabilité du régime net simplifié ( réservé exclusivement aux entreprises de professions libérales et aux prestataires dont le chiffre d’affaires inférieur à 500 000 dirhams) ou celui du régime net réel qui concerne toutes les entreprises.
La mesure serait indispensable avec l’ouverture de l’économie et les accords de libre-échange que le Maroc a signés avec plusieurs pays. Pour le Fisc, il s’agit d’un juste retour à la normale. Car, explique un cadre de la Direction des Impôts, ce régime avait été exprès mis en place pour aider les pharmacies à faire face à la réforme fiscale.
D’après un professionnel, seuls 25% des officines sont aux normes actuellement, avec un système informatique qui peut s’adapter à la nouvelle donne. La mesure fiscale ne concerne pas toutefois la marge des 30% que l’officine gagne sur chaque médicament vendu. Les laboratoires ne sont pas confirmés comme l’a-t-on souligné à Aventis. Les industriels sont plutôt mobilisés autour de la réforme du code de pharmacie et des dispositions stipulant que 51% du capital doivent être détenus par des pharmaciens et 21% par des pharmaciens exerçant au Maroc.

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