Economie

Finances : La politique de l’autruche continue

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«Tout va bien, dans le meilleur des mondes ». Tel est, en résumé, le message que voulait faire passer l’argentier du Royaume Fathallah Oualalou lors de la conférence-débat sur « Les perspectives de croissance à la lumière du budget de l’exercice 2005 », organisée mercredi, 19 janvier 2005 par la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM). Esquivant l’ensemble des critiques formulées autour du dérapage budgétaire, le ministre des Finances et de la Privatisation a préféré dresser un bilan, plutôt positif, des investissements privés au Maroc. Bien que le salut vient des opérations de privatisation, par essence exceptionnelles, le satisfecit fut grand. Ainsi, selon le ministre, les investissements extérieurs enregistrent, depuis sept ans, une progression annuelle de 7%.
Fathallah Oualalou a passé en revue les grandes lignes du budget 2005, soulignant que le Fonds Hassan II, qui favorise la création des structures d’accueil des entreprises et les accompagne pour la réalisation de leurs projets, contribue à la dynamisation des investissements. L’augmentation des investissements privés, a-t-il fait remarquer, se confirme dans un contexte socio-économique marqué notamment par la maîtrise des équilibres macro-économiques, la baisse de la dette publique et la reconversion des entreprises publiques en sociétés anonymes. Abordant la question de la privatisation, le ministre a précisé que ce processus se fait dans une parfaite « visibilité qui permet à l’entreprise privatisée de générer des richesses ». Il a expliqué que le processus de privatisation au Maroc est perçu comme un moyen d’améliorer et d’élever le gain et la compétitivité des entreprises cédées au secteur privé.
Le ministre a, en outre, souligné que les réformes structurelles menées par le gouvernement vont être renforcées par l’entrée en vigueur des accords de libre-échange signés avec l’Union européenne, les Etats-Unis, la Turquie et certains pays arabes, notant que d’autres chantiers sont en cours, comme la mise en place de l’assurance-maladie obligatoire (AMO) et la réorganisation des secteurs bancaires et des assurances. La conduite de ces chantiers, a ajouté Fathallah Oualalou, s’inscrit dans un cadre social marqué notamment par la consécration du dialogue, la réduction sensible du taux d’analphabétisme et l’augmentation de la masse salariale. Justement, au sujet de ce dernier point, le laisser-aller de l’Etat est manifeste. Cette situation a d’ailleurs valu au pays un avertissement, amical pour l’instant, du FMI. Le dérapage budgétaire inquiète l’institution mondiale. La masse salariale de l’Etat a connu un dérapage sans précédent.
Pour l’instant, sous la conduite de Mohamed Boussaid, ministre de la Modernisation des affaires publiques, l’objectif affiché est de ramener le taux de la masse salariale qui frôle les 14% à 12,5% à l’issue d’un ambitieux programme de départs aidés. De son côté, Fathallah Oualalou, homme de discours et de bonnes paroles, continue de mener sa politique de l’autruche. Il ne faut surtout pas lui rappeler les dures réalités, mais jusqu’à quand ?

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