EconomieUne

Flexibilité de change : Boussaid et Jouahri convoqués au Parlement

© D.R

Les commissions des finances des deux Chambres tiendront ce mercredi une réunion consacrée au nouveau régime

[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]

Les parlementaires veulent ainsi marquer le coup autour d’un sujet qui passionne la majorité des Marocains même si le chantier est purement technique et financier.

[/box]

Le Parlement s’en mêle. 48 heures après l’entrée en vigueur d’un nouveau régime de change pour la monnaie nationale, le Parlement avec ses deux Chambres organise une réunion sur le sujet avec la participation du ministre de l’économie et des finances, Mohamed Boussaid, et le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdelatif Jouahri. Bien qu’elle soit tenue à l’initiative des commissions parlementaires des finances et du développement économique dans les deux Chambres parlementaires, la rencontre sera présidée par Habib El Malki, président de la Chambre des représentants en présence de Hakim Benchamass, président de la Chambre des conseillers. Les parlementaires veulent ainsi marquer le coup autour d’un sujet qui passionne la majorité des Marocains même si le chantier est purement technique et financier.

Selon des sources au Parlement, la réunion sera entièrement consacrée au régime de change en vigueur depuis hier, lundi, dans le pays. Les mêmes sources précisent qu’il sera notamment question des retombées potentielles sur l’économie nationale grâce au nouveau régime mais également le dispositif et les mécanismes prévus par les autorités gouvernementales et monétaires pour éviter tout impact sur les ménages. Il faut dire que la réunion parlementaire arrive à un moment où le débat bat son plein sur la scène publique concernant la décision gouvernementale de migrer vers un régime de change flexible. Pour rappel, l’Exécutif avait annoncé, vendredi dernier, la nouvelle décision à l’issue du Conseil hebdomadaire de gouvernement.

Le ministère de l’économie et des finances a décidé, après avis de Bank Al-Maghrib, d’adopter à partir d’hier lundi un nouveau régime de change où la parité du dirham est déterminée à l’intérieur d’une bande de fluctuation de ±2,5%, contre ±0,3% actuellement, avait annoncé le porte-parole du gouvernement Mustapha El Khalfi, à l’issue de la réunion du Conseil de gouvernement. Avec ce nouveau régime de change, la parité du dirham sera déterminée par rapport à un cours central fixé par Bank Al-Maghrib sur la base d’un panier de devises composé de l’euro et du dollar américain à hauteur respectivement de 60 et 40%, a-t-il expliqué. Le ministre avait en outre fait observer que Bank Al-Maghrib continuera d’intervenir sur le marché des changes en vue d’assurer sa liquidité, relevant que cette réforme est entamée dans des conditions favorables marquées par la solidité du secteur financier et la consolidation des fondamentaux macroéconomiques, notamment un niveau approprié des réserves de change et une inflation maîtrisée. La réforme du régime de change vise à renforcer l’immunité de l’économie nationale contre les chocs exogènes, sa compétitivité ainsi que son taux de croissance, avait noté le ministre, ajoutant que cette réforme permettra également d’accompagner les mutations structurelles qu’a connues l’économie marocaine durant ces dernières années particulièrement sur le plan de la diversification, de l’ouverture et de l’arrimage à l’économie mondiale.

Il était une fois une réforme reportée sine die

La migration vers un régime de change flexible devait entrer en vigueur en juillet dernier. Seulement voilà, quelques jours avant le lancement de la réforme, le gouvernement reporte sine die le dossier. En effet, la banque centrale devait organiser une conférence de presse, jeudi 29 juin 2017, à Rabat, en présence du gouverneur de la banque, Abdellatif Jouahri, ainsi que le ministre de l’économie et des finances Mohamed Boussaid, afin d’annoncer la première phase de libéralisation du dirham. Quelques heures seulement avant l’événement, les responsables annoncent le report de la conférence. Quelque temps après, c’est tout le projet qui est reporté en raison d’un recours massif de la part d’opérateurs économiques à des opérations de couverture. Celles-ci ont eu un impact négatif sur les réserves nationales en devises. Ces dernières ont baissé en quelques jours de plusieurs milliards. Sachant que des réserves solides de change sont un pré-requis important avant toute migration vers un régime flexible, les responsables n’ont eu de choix que de reporter le chantier.

[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]

Régime de change flexible

Avant le lundi 15 janvier, le Maroc adoptait un régime contrôlé par Bank Al-Maghrib qui fixe le taux de change sur la base d’une parité fixe avec rattachement à un panier de devises (60% de l’euro, 40% du dollar).

Dans ce cas de figure, la bande de fluctuation de la monnaie nationale était comprise entre +0,3 et -0,3%, soit une ligne de 0,6%. La banque centrale intervient pour acheter ou céder la devise dès l’atteinte de ce niveau.

Mais depuis lundi, le taux de change évolue selon une bande plus importante de 5% où la loi de l’offre et de la demande participe à fixer le cours de change. Il faut dire que Bank Al-Maghrib continuera à intervenir sur le marché monétaire. Selon le wali de la banque centrale, la libéralisation totale du taux de change pourra prendre jusqu’à 15 ans.

[/box]

Articles similaires

ActualitéUne

Expropriation pour utilité publique: La version algérienne démystifiée

La mystification algérienne concernant une procédure d’expropriation a été dévoilée au grand...

ActualitéUne

SM le Roi, Amir Al Mouminine, préside ce lundi la deuxième causerie religieuse du mois sacré de Ramadan

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, que Dieu L’assiste,...