Economie

Flexibilité des taux de change

Un renforcement des devises asiatiques face au billet vert est à prévoir. « Les Etats-Unis sont les grands gagnants du sommet des sept pays les plus industrialisés à Dubaï », a expliqué Paul Mackel, économiste de la banque ABN Amro lors d’une déclaration à l’AFP, résumant ainsi le sentiment de la plupart de ses collègues. « Quand John Snow est parti pour ce sommet, tout le monde s’attendait à ce qu’il revienne les mains vides: il en revient avec beaucoup plus de choses qu’attendu », poursuit Paul Mackel. A Dubaï, le secrétaire américain au Trésor a en effet arraché un communiqué final « bien plus virulent et plus fort que ce à quoi le G7 nous avait habitué par le passé », note Iain Stannard, économiste de la banque BNP Paribas. Les grands argentiers du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) ont notamment réaffirmé que « les taux de change doivent refléter les fondamentaux économiques ». « Dans ce contexte, nous insistons sur le fait que davantage de flexibilité dans les taux de change est désirable pour les principaux pays ou zones économiques, de façon à promouvoir des ajustements du système financier international en douceur et à une large échelle, qui doivent être basés sur les mécanismes du marché », selon la déclaration finale du G7. Comme le relève Nick Parsons, économiste de la Commerzbank, « derrière l’expression +principaux pays ou zones économiques+, on doit comprendre que le G7 vise le Japon, la Chine et le reste de l’Asie ». Des pays comme la Chine, qui ont un lien fixe entre leur monnaie et le dollar, ou comme le Japon, dont les autorités monétaires interviennent régulièrement sur le marché des changes pour freiner l’appréciation de sa monnaie. L’effet du G7 de Dubaï ne s’est pas fait attendre. Le yen s’est apprécié dimanche à un plus haut de 33 mois face au dollar, à 111,39 yens pour un dollar. L’économie américaine est la grande perdante de ces politiques monétaires, puisque cette inflexibilité pénalise les exportations américaines et accroit l’impressionnant déficit de sa balance des paiements courants. « Le message lors de ce G7, c’est que la politique du dollar fort a été abandonnée », a noté Paul Mackel, d’ABN Amro qui a aussitôt ajouté: « Ce n’est qu’une confirmation supplémentaire d’un fait acquis pour le marché depuis plusieurs mois ». Un constat repris par Steven Pearson, économiste du groupe bancaire HBOS qui a indiqué que « la politique du dollar fort a été aménagée mais fondamentalement, John Snow pense que le dollar va se renforcer à terme grâce à la robustesse de l’économie américaine ». Cet économiste remarque par ailleurs que « les Etats-Unis veulent ainsi répercuter l’affaiblissement du dollar sur d’autres devises que l’euro et le yen, devises des deux économies qui traversent des périodes difficiles ». L’euro a en effet progressé de 20% depuis le début de 2003 par rapport au dollar tandis que le yen a grimpé de plus de 5% en l’espace de quelques semaines. « Le fardeau de la reprise de l’économie américaine ne doit pas être supporté par l’euro et le yen: il va s’étendre aux monnaies asiatiques », explique Steven Pearson. Selon Paul Mackel, d’ABN Amro, « ce communiqué est sans doute l’avénement d’un nouveau modéle d’évolution du dollar par rapport aux monnaies asiatiques avec des banques centrales intervenant moins ». De son côté, Iain Stannard, de BNP Paribas, se veut plus prudent: « Les autorités nippones et la Banque du Japon vont sans doute de nouveau intervenir pour défendre le yen. Il est encore trop tôt pour que les Etats-Unis crient victoire ».

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